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Mes malheurs sont-ils punition de mes péchés?

Niah 10.09.2016 Thème : Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege

J'ai lu ce matin même, 5 novembre 2016, que le Vatican vient de condamner un journal de la droite catholique italienne affirmant que la série de tremblements de terre que connaît l'Italie était dû à la possibilité offerte aux homosexuels de s'unir légalement. Le Vatican a raison de refuser de lier ce qu'il appelle un péché et les malheurs qui arrivent à l'Italie. Même si à mes yeux l'homosexualité ne peut être définie à proprement parler comme péché, le christianisme nous interdit de faire un lien entre faute commise à l'égard de Dieu et mal qui nous arrive.
C'est là une nouveauté radicale du christianisme face à toutes les religions que je connais, même face au judaïsme. Car l'Ancien Testament conmprend de nombreux textes où les malheurs qui surviennent sont relus comme des rétributions pour les fautes des humains : des punitions. Déjà dans l'Ancien Testament la question du lien entre faute et malheur est cependant posée. Le livre de Job est un exemple classique. Mais la question est aussi posée dans le livre de l'Ecclésiaste (chapitre 9).

Quant à Jésus il a été très précis à ce sujet. Dans l'évangile de Luc, il pose la question de savoir si les Galiléens dont Hérode a mêlé le sang à celui de leurs sacrifices étaient plus grands pécheurs que les autres Galiléens ou si les dix-huit personnes sur qui la tour de Siloam s'est effondrée étaient plus coupables que les autres habitants de Jérusalem. Sa réponse est : Non, mais « si vous ne changez pas radicalement, vous mourrez tous pareillement » (13,1-5). Par « vous mourrez tous pareillement », Jésus n'entend pas que des malheurs leur arriveront, mais qu'ils seront des morts pour Dieu et que la seule chose à faire face au spectacle de tels malheurs est de se repentir de ses propres fautes car tous sommes également, parce qu'infiniment, pécheurs et tous devons demander pardon. Un autre exemple de la manière dont le christianisme articule faute et malheur réside dans la question que les disciples posent à Jésus selon l'évangile de Jean (chapitre 9). Ils se trouvent en présence d'un aveugle de naissance. Ils demandent dans la pure logique de la rétribution juive et humaine : « Est-ce lui ou ses parents qui ont péché ? » et Jésus de répondre : «  Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché, mais c'est pour que les oeuvres de Dieu se manifestent en lui » et il le guérit ! Dieu vous a déjà "montré sa face" en Jésus: c'est une face qui aime et ne punit pas, qui pardonne ceux qui comme vous reconnaissent leurs erreurs à son égard.



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