Participer ?

Participer ?

Rechercher dans 5076 réponses...

Suivez-nous !

Pourquoi la rupture entre catholiques et orthodoxes?

MIMOSA19 15.04.2014 Thème : Eglises Bookmark and Share
Réponse de : Matthias WirzMatthias Wirz

Bonjour à vous,
La question apparemment toute simple que vous posez est plutôt ample ! Selon les livres d’histoire, la séparation entre les chrétiens d’Orient (orthodoxes) et ceux d’Occident (catholiques) remonte à l’an 1054. Cela signifie que, durant tout le premier millénaire, une unité substantielle a rassemblé ces deux « poumons de l’Église » (comme les a qualifiés Jean-Paul II). Mais la rupture ne s’est bien entendu pas produite du jour au lendemain. Elle a d’abord été précédée par d’autres séparations, qui ont vu (au cinquième siècle) ce qu’on appelle les Églises orthodoxes orientales se détacher de la grande Église, suite à des différents concernant la formulation de certains points de doctrine de la foi.
Quant à la division entre orthodoxes et catholiques, au début du deuxième millénaire, des facteurs culturels l’expliquent en bonne partie : il y a eu un éloignement réciproque entre l’Orient et l’Occident. Et lorsqu’on vit séparé, on commence à prendre des habitudes chacun de son côté, et on a toujours plus de peine, lorsqu’on se rencontre, à se comprendre... Quelque chose de cet ordre s’est produit entre chrétiens. Cela a eu lieu dès le moment où s’est délité l’Empire romain. La capitale de l’Empire passant alors de Rome à Constantinople (actuellement Istanbul), la primauté de l’évêque de Rome, qui s’affirme juridiquement à cette époque-là, est dès lors aussi remise en question par la partie orientale. Aux facteurs culturels s’ajoutent donc des raisons d’ordre politique, qui accroissent l’hostilité réciproque. Mais la rupture elle-même est liée à un épisode moins édifiant encore : alors qu’un envoyé du pape se trouve à Constantinople pour y défendre les intérêts de Rome, le ton monte, la colère gronde, et une excommunication réciproque est formulée de part et d’autre. La rupture formelle est prononcée.
Il y a donc une nette prédominance de facteurs « non théologiques » dans cette séparation. Du point de vue proprement théologique, l’ajout en Occident de deux mots (le fameux Filioque) au Credo est l’élément le plus significatif. Mais dire que l’une des deux parties serait l’héritière de l’Église primitive serait erroné. Tant l’Église catholique que les Églises orthodoxes plongent leurs racines dans la vie de l’Église indivise du premier millénaire. Les condamnations que les deux Églises se sont faites réciproquement au onzième siècle ont d’ailleurs été levées par le pape et le patriarche œcuménique en 1964 : c’est un grand soulagement. Un autre espoir pour le retour à l’unité entre chrétiens orientaux et occidentaux est aussi lié à la prochaine rencontre, à nouveau entre le pape de Rome et le patriarche de Constantinople, en mai prochain à Jérusalem. On peut prier pour que l’amour et la concorde prennent le dessus sur les incompréhensions vieilles d’un millénaire.

 



Aucun commentaire

  •