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Christologies d'en haut, d'en bas, paradoxale ?

16.11.2005 Thème : Jésus Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege

Bonjour, qu'est-ce que la différence entre une christologie "descendante" et
une de type "ascendante"?
Merci!
On parle le plus souvent de christologies  d’en haut Ÿ ou  d’en bas
Ÿ. Par christologies d’en haut, on entend une démarche intellectuelle qui commence
par dire qui est Dieu et se poursuit en expliquant pourquoi Dieu s’est fait
homme, à voulu nous rencontrer en Jésus. Ensuite on relit (parfois) ce que l’on
reconstitue de l’homme historique que fut Jésus à la lumière de ce que l’on
a développé dans toute la démarche antécédente. La difficulté est dans cette
démarche de devoir se faire une image de Dieu indépendamment de Jésus. On risque
fort de ne plus alors être en situation de réceptivité face à la révélation
que l’on confesse pourtant de Dieu en Jésus et plaquer sur la révélation en
Jésus des idées préconçues.

Par christologies d’en bas, on entend – en réaction moderne aux christologies
d’en haut – une démarche intellectuelle qui part de ce que l’on peut savoir-reconstituer
de Jésus, de son enseignement, de ce qu’il a réalisé. A partir de là, on tente
de dégager la  christologie implicite Ÿ dans ce que fut le Jésus de l’histoire.
On en déduit quelques affirmations christologiques. L’inconvénient ici est double
: d’une part on a de très grandes difficultés à se mettre d’accord sur ce qu’a
réellement été, dit et fait Jésus de Nazareth et on projette toutes sortes de choses sur
lui lors de cette reconstitution ; d’autre part, comme Lessing l’avait déjà
démontré au XVIIIe siècle, on ne peut déduire quoi que ce soit sur la dimension
éternelle ou divine de Jésus à partir de faits historiques.

Ces deux types de christologies sont ainsi renvoyés dos-à-dos. Un troisième
type de christologie est alors envisageable. Il consiste à partir de la confession
de foi commune à plusieurs branches du christianisme primitif selon laquelle,
en l’homme Jésus, Dieu est intervenu de manière ultime, une fois pour toutes, en
mettant fin à un monde ancien… Une telle christologie part de ce paradoxe qui
doit être reçu ou refusé en un acte de foi ou de non-foi. A partir de ce paradoxe
on peut relire vers  en bas Ÿ ce que l’on arrive à dégager de la prédication
de Jésus et vers  en haut Ÿ on peut dégager une représentation de ce Dieu qui
a paradoxalement choisi de s’incarner. Cette christologie du paradoxe a été
mise en lumière par Sören Kierkegaard et reprise par exemple par R.Bultmann.



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