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Dieu souffre-t-il?

30.05.2005 Thème : Christianisme et autres religions Bookmark and Share
Réponse de : Cédric JUVETCédric JUVET
Il y a eu de nombreux courants théologiques pour répondre "oui, Dieu souffre"
mais en limitant cette souffrance à la partie divine du Christ en croix.
La tradition majoritaire tend à affirmer un Dieu impassible et omnipotent. Mais,
lorsque je lis les Ecritures, que vois-je?
Un Dieu qui se met en colère (Esaïe 65, 5-7), qui aime gratuitement (Deutéronome
7, 7-8) qui a des entrailles (le mot entrailles désigne la matrice féminine!
Et Dieu enfante son peuple. Esaïe 46, 3) etc. On pourrait multiplier les exemples.
Vous m'objecterez peut-être que tout cela est symbolique? Oui, ça l'est. Mais comment
parler de Dieu autrement? C'est symbolique au sens fort de ce qui relie deux
réalités sans communes mesures: le langage humain et l'être de Dieu. Et qui
en parle de la seule façon possible: en exprimant les relations existentielles
entre les êtres humains et Dieu (transcendant, inaccessible "en direct") en
exprimant le sens et l'impact de Dieu dans nos vies.
Et cela nous dit que Dieu partage notre existence, souffre, rit, se fâche, bref
est un Dieu vivant, pas juste une définition dans un dictionnaire de métaphysique,
ni un être lointain et qui se désintéresse de nous (car impassible ne peut que
signifier cela!)
Alors, oui, Dieu souffre et a de la joie. Alors, oui, cela remet en question
son omnipotence. Si on tient à cette idée d'omnipotence de Dieu, la vie et les
Ecritures nous obligent à affirmer que Dieu omnipotent à choisi de ne pas manifester
son omnipotence pour nous permettre de vivre librement.
Si on accepte d'être cohérent avec les Ecritures et la vie, on découvre un Dieu
très puissant (et malgré nos traductions, on ne trouve pas Tout-Puissant dans
l'Ancien Testament. On le trouve quelques fois dans le Nouveau Testament, soit
dans des citations de l'Ancien Testament grec (dans lequel on a utilisé le mot tout-puissant,
pantôkrator, pour traduire dans la mentalité greque une expression qui dit la
puissance royale, donc pas une toute-puissance) et comme une sorte d'invocation,
surtout dans l'Apocalypse, écrit dans une période de détresse des chrétiens qui avaient
sans doute besoin de se rassurer sur Dieu et son intrevention contre les persécuteurs
romains.



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