Pourquoi l'homosexualité et pas l'inceste ?

re adressée aux incestueux, mais
pour combien de temps encore?

La Bible est-elle plus sévère envers les incestueux ou les homosexuels? Si les
condamnations sont égales, il n'y a pas de raison de plus en vouloir aux incestueux.
A moins qu'il faille revenir en arrière par rapport à l'homosexualité...
Je crois qu'il est dit que l'homme doit quitter son père et sa mère pour s'attacher
à sa femme. Si tout est important, l'inceste et l'homosexualité n'ont pas leurs
place. Autrement, je vous laisse m'expliquer les nuances.
Cher koko
Votre question traîne depuis beaucoup trop longtemps dans les questions en suspens
de ce site. Personne ne semble avoir le courage de se frotter à une question
d’une pareille pertinence ! Je m’y risque donc en sachant que les désapprobations
d’internautes vigilants ne manqueront pas…
Je poserai d’abord la question de manière un peu différente de vous. Vous semblez,
en effet, faire du christianisme le défenseur d’une morale, voire d’un moralisme
conservateurs.  Si on est chrétien, on ne devrait pas céder sur la question
de l’homosexualité, ni sur celle de l’inceste. Ayant cédé sur l’homosexualité, quand
céderons-nous à propos de l’inceste. Tout fout vraiment le camp ! Ÿ. Je ne crois
pas que le christianisme puisse se résumer à une défense par principe de la
morale traditionnelle. Il lui faut des raisons THEOLOGIQUES de refuser tel comportement et
pas tel autre. Et ces raisons théologiques ne peuvent pas être simplement que
 c’est écrit Ÿ dans la Bible car la lapidation des personnes adultères n’a,
à juste titre vous en conviendrez, plus cours aujourd’hui et pourtant cela  est
écrit Ÿ.
L’apôtre Paul quand il condamne l’homosexualité en Romains 1, le fait dans le
cours d’une argumentation théologique qui montre que l’homosexualité (v.24ss.),
comme l’adoration d’images mondaines de Dieu (v.22), comme l’injustice, l’avidité,
la malfaisance etc. (v.29ss.) sont la conséquence de l’impiété et de la non-justice
des hommes (v.18). En quoi pour le moins l’idolâtrie et l’homosexualité sont-elles
conséquences du péché ? En ce que toutes deux – mais le mauvais comportement
à l’égard du prochain aussi – sont des refus de reconnaître à Dieu et au prochain
leur altérité et de choisir le même, le connu, le confortable.
Et alors l’inceste, me direz-vous ? L’inceste aussi est refus de respecter l’altérité
de l’autre. Aimer d’éros le frère, la s¶ur, le fils, la fille, le père, la mère
c’est se refuser à la confrontation avec ce qui est autre. C’est aimer dans
le cadre de ce que l’on croit connu. C’est refuser de sortir du cercle, pour certains,
confortable de la famille. C’est se refuser à se laisser remettre en question
par ce qui est radicalement différent. C’est refuser de se reconnaître créature
limitée et toujours susceptible d’être remise en question. C’est désirer être
 comme des dieux qui sont capables de distinguer-définir ce qui est bien et
malŸ (Genèse 3, 5).
Si les arguments théologiques sont les mêmes pour condamner l’inceste et l’homosexualité,
alors pourquoi effectivement ne pas accepter l’inceste quand on accepte l’homosexualité ?
Ou pourquoi ne pas refuser l’homosexualité comme une normalité quand on refuse
ce statut à l’inceste ?