Lorsque Jésus prie, c’est au Père, à son Père qu’il s’adresse. Ce Père dont le Credo affirme que Jésus de Nazareth est le Fils, devenu homme, et reconnu comme le Christ, le Messie.
La confession de foi chrétienne décrit Jésus en particulier comme « le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles ». C’est la relation filiale avec ce Père que sa prière régulière veut renforcer.
Mais en réalité la doctrine de la Trinité à laquelle vous vous référez remonte aux premiers siècles après Jésus Christ. Jésus lui-même (et le Nouveau Testament d’ailleurs) ne la connaissait pas… Cette doctrine fait suite à des débats théologiques ardus mais repose uniquement sur des éléments contenus implicitement dans Nouveau Testament.
On peut en citer certains, qui vont dans la ligne de ce que vous demandez. Tout d’abord, dans l’Évangile, Jésus affirme à plusieurs reprises son lien avec le Père : « Je suis dans le Père et le Père est en moi » (Jean 14,10). Sa prière est l’écho de cette relation d’intimité.
Mais ce lien de filialité, Jésus veut l’étendre à tous ceux qui croient en lui. Il conseille d’ailleurs la prière comme moyen de le vivre : « Pour toi, quand tu veux prier, entre dans ta chambre la plus retirée, verrouille ta porte et adresse ta prière à ton Père qui est là dans le secret. Et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra » (Matthieu 6,6).
Ce n’est donc pas seulement Jésus qui prie le Père, mais chaque disciple peut le faire !
Quel est alors le rôle de l’Esprit ? Pour le savoir, on peut se tourner vers l’apôtre Paul, qui écrit : « Ceux qui sont fils de Dieu sont conduits par l’Esprit de Dieu : vous n’avez pas reçu un esprit qui vous rende esclaves et vous ramène à la peur, mais un Esprit qui fait de vous des fils adoptifs et par lequel nous crions : Abba, Père » (Romains 8,14-15).
L’Esprit est celui qui nous apprend à devenir fils dans le Fils, qui nous conduit à nous tourner avec lui vers « notre Père qui est aux cieux ».