Deux versets de la Bible peuvent-ils être contradictoires ?
stimulantes, dans la Bible ! et aussi dans la vie, d'ailleurs ! C'est vrai,
il y a contradiction, dans la mesure où le premier texte semble exclure certains
de la grâce de Dieu, alors que le deuxième montre justement que rien ne peut nous
en séparer... Faudrait savoir : le royaume de Dieu est-il pour tout le monde,
oui ou non ? (J'espère que c'est bien ainsi que vous voyez la contradiction;
si ce n'est pas le cas, relancez-nous.)
Et c'est là que la contradiction nous stimule à avancer plus loin... la Bible
répond clairement (si l'on peut dire !) ni oui ni non... ou oui et non à la
fois... C'est donc qu'on n'a peut-être pas posé la bonne question, et que cela
ne nous regarde pas de savoir pour qui sera, en définitive, le royaume de Dieu.
Ce qui nous concerne par contre de très près, c'est, d'une part, le fait que
l'amour de Dieu pour nous ne pourra jamais être remis en question par rien...
rien ne pourra jamais faire que Dieu cesse de nous aimer, qui que nous soyons,
quoi que nous ayons fait. Cela dit, Dieu n'est pas le gentil Dieu inoffensif
qui dirait à ceux qui font le mal : ce n'est pas grave, mon petit, je t'aime
! en laissant faire n'importe quoi. Dieu s'oppose de façon radicale à ceux (ou
à ce) qui répandent la souffrance autour d'eux et en eux. Le fait même que Dieu
nous aime comporte une exigence radicale : nous devons prendre soin de nous-mêmes
et des autres, car nous, et les autres, sommes aimés de Dieu : si nous voyons
dans l'amour de Dieu la source de notre vie, nous ne pouvons que prendre soin de
ceux que Dieu aime.
Cela ne veut pas dire que ceux qui font le mal sont privés de l'amour de Dieu;
c'est du royaume de Dieu qu'ils seront privés, c'est-à-dire de la présence de
Dieu. Dieu ne peut être présent à ceux qui répandent la souffrance (et c'est
peut-être vous et moi qui sommes parmi eux !); on ne peut vivre à la fois comme
être aimé de Dieu et comme être qui fait souffrir. Mais ces gens-là (vous et
moi compris), Dieu continue à les aimer plus que jamais, et, en les aimant,
à les appeller à vivre autrement, à s'aimer eux-mêmes, à prendre soin d'autrui, plutôt
que de détruire.