Pourquoi les Romains n'ont pas réagi devant Pierre qui coupait l'oreille du serviteur?

dire que c'est Simon-Pierre, les autres disent "l'un d'eux". Luc est le seul
a dire que Jésus guérit l'oreille. (Luc 22, 50-51; Marc 14, 47-50; Matthieu
26, 51). Votre question montre qu'on a tendance à ne créer qu'un seul récit à
partir des quatre Evangiles. Ce qui est une erreur. S'il y a 4 Evangiles et
qu'on a jamais voulu les harmoniser (sauf une fois ou deux. Des échecs d'ailleurs,
on n'y arrive pas) c'est parce que les chrétiens ont reconnu qu'il y avait des récits
différents et que chacun avait son propre sens. Ce qui signifie clairement que
la question de savoir ce qui s'est passé est secondaire. Peut-être qu'un homme
a frappé le serviteur et l'a blessé. Si les Romains n'ont pas réagi, c'est parce
qu'ils n'étaient pas là! C'est la garde du Temple qui arrête Jésus. Et je pense
que l'oreille du serviteur faisait partie des risques du métier et qu'on allait
pas risquer un combat alors que Jésus dit à ses disciples de rentrer leurs armes.
Plus important: qu'importe si cela s'est passé ou non. Ce qui est important,
c'est que les 4 ont voulu montrer que parmi les disciples, certains pensaient
encore à une révolte armée contre l'occupant. Que Luc a voulu montrer que Jésus,
jusqu'au bout, veut rester l'homme de la guérison, celui qui rétablit les autres
dans leur intégrité corporelle et mentale. Que Jean a voulu montrer que Pierre,
dont l'importance est encore grande à l'époque où il écrit, est un homme emporté,
voire violent. C'est le signe qu'entre les chrétiens qui se réclament de Pierre
et ceux qui se réclament de Jean, l'amitié n'est pas des plus fortes!
Dernier mot: les miracles. Si les miracles devaient convaincre de la vérité
de Jésus, alors l'empire romain et le monde entier seraient chrétiens depuis
l'an 33! Mais les miracles sont d'abord des signes que seule la foi comprend
et voit. le peintre Rembrandt l'a très bien montré dans des tableaux où il représente
l'histoire des pèlerins d'Emmaüs . A la fraction du pain (Luc 24, 28-32), il
montre les disciples émerveillés et l'aubergiste qui continue son travail comme
si de rien n'était. C'est la foi des disciples qui a "vu" le signe.