Pourquoi Dieu a-t-il laissé au diable tant de place ?

Personnellement, je ne crois pas en un Diable qui serait l'incarnation des forces
du mal, face à Dieu, force du bien. Ce schéma-là est justement celui des films
dont vous parlez, qui partagent le monde en deux réalités faciles à distinguer,
entre lesquelles il est facile de choisir. Je pense que les choses sont beaucoup plus
complexes que cela, que le monde ne peut être départagé de manière simpliste
entre "ce qui est bien" et "ce qui est mal" - Dieu d'un côté, le diable de l'autre.

Le diable n'est pas un personnage, une sorte de Seigneur, qui régnerait en maître
sur le monde, se jouant des êtres humains sans que Dieu puisse rien y faire.
Lorsque les textes bibliques parlent du Diable, c'est bien comme une incarnation
du mal, mais surtout comme d'un mal qui a été vaincu par le Christ. La question
n'est donc pas de savoir pourquoi ce mal est là - cela, nous ne pouvons pas
le savoir - mais plutôt de dire comment Dieu se situe face à ce mal, face à
ces forces "diaboliques", qui nous échappent, qui ne cessent de détruire tout autour
de nous.

Or, Dieu, face à ce mal, ne cherche pas à le supprimer, mais le condamne, s'en
révolte, ne veut pas le laisser nous détruire, justement. C'est cela que signifie
la résurrection : le mal suprême, la condamnation à mort d'un innoncent, la
mort atroce sur une croix, n'a pas pu détruire la vie; Christ ressuscité montre
que même la mort n'a pu anéantir la vie. Il n'a donc jamais été question, pour
Dieu, de laisser ou de ne pas laisser de place au Diable, au mal, mais plutôt
de nous donner l'espérance que ce mal ne pourra jamais nous anéantir.

Quant à la question du choix laissé ou non aux anges, je ne peux vous répondre,
car vous faites allusion à une vision de Dieu et des anges qui n'est pas la
mienne. Je ne m'imagine pas le personnage de Dieu entouré d'anges, qui seraient
des créatures mi-divines, mi-humaines... le tout menacé sans cesse par le risque
de la chute... le diable étant l'un de ces anges déchus. J'ai presque envie
de dire que nous avons assez à faire et à réfléchir par rapport à nos propres
choix de vie pour que nous n'ayons pas à nous poser la question d'un éventuel
choix possible pour des anges, dont la Bible elle-même parle très peu, et dont
nous ne savons presque rien.