Est-ce que les études de théologie excluent la foi ?

est-ce que les études de théologie excluent la foi?
j'ai toujours l'impression que dans mes études de théologie (réformée bien sur,
pendant l'année dans une fac catho-romaine j'avais pas du tout ce sentiment),
admettre que je crois en Dieu, la Bible etc me ridiculiserait. à force d'être,
de devoir être si scientifique, il ne faut plus croire que Dieu ait crée la
terre, que Jésus ait marché sur les eaux ou qu'il aurait multiplié les pains.
les études et la foi semblent si déconnectés! je sais bien que l'uni n'est pas
un cours alpha live, mais ça me désole quand même! on passe son temps à tout
déchiqueter, mais ne rien mettre ensemble... (bien que le déchiquetage soit
passionnant la plupart du temps) et j'ai l'impression de dire que j'y crois!
me met du côté des simplets. c'est d'ailleurs le sentiment que j'ai car m'exrimer
tout le temps aec tout ces mots de spécialistes. moins on comprend, mieux c'est
- on a l'air important et intelligent au moins! parfois je suis fatiguée de
devoir tout passer par le filtre historico-critique tout le temps sans pouvoir
juste dire que je crois que Moïse a sorti les benei israel d'éygpte, fatiguée de
devoir toujours interpreter par l'historico-critique etc... jamais d'une autre
façon. les pères d'église me semble, étaient bien plus variée là...
Je comprends votre désarroi, pour l'avoir connu, moi aussi durant mes études.
Pour vous aider, je ne peux que vous dire comment je m'en suis tirée... En commençant
mes études, je me suis dit que ma foi, si elle était crédible, devait être capable
de passer par le feu de la critique.
Or, au sortir de mes études, ma foi s'est révélée plus solide que jamais. Je
ne croyais plus la même chose, j'avais dû revoir mon jugement sur certaines
questions, mais je savais plus que jamais pourquoi il était important pour moi
de croire en Jésus-Christ, et de proclamer cette foi aussi souvent que possible
- même si ce n'est pas à la faculté de théologie que cette proclamation est
le mieux entendue, vous avez bien raison ! Mais qu'importe, finalement. Pourvu
qu'on trouve des autre lieux où cette foi puisse s'exprimer librement. Car je
pense que c'est essentiel, dans votre situation, de trouver des lieux de ressourcement
ailleurs que dans la faculté. La faculté ne vous offrira pas ces lieux, c'est
peut-être dommage, mais c'est comme cela.
Quant à votre fatigue des méthodes historico-critiques, vous êtes peut-être
en train de découvrir que ce n'est pas si simple de lire un texte biblique,
qu'il y a, entre nous et le texte, un gouffre, qu'il est parfois difficile de
gérer. Mais il y a dans ces méthodes une grande richesse, même si, poussées à
l'extrême, elles peuvent être stérilisantes, c'est vrai. En effet, si on ne
prend pas le peine de lire les textes dans leur contexte, de sortir d'une foi
naïve pour entrer dans une foi d'adulte, capable de comprendre le texte plus loin que
son simple sens littéral, on passe à côté d'une immense richesse. Lorsqu'on
dit que Dieu a fait sortir son peuple d'Egypte, que dit-on, finalement ? Est-ce
si important de croire naïvement en cela comme un fait historiquement avéré, ou n'est-ce
pas plus important encore de comprendre ce qu'a signifié cette affirmation pour
tout un peuple, ce qu'elle signifie pour nous, chrétiens, aujourd'hui ?
C'est vrai qu'on peut reprocher aux facultés de théologie de s'en tenir seulement
aux méthodes historico-critiques, alors qu'il en existe d'autres. Mais les oeuvres
des Pères de l'Eglise, si elles apportent un autre éclairage, ne répondent pas
à tout non plus, et notamment pas à des questions qui sont spécifiquement contemporaines
: la question de la vérité historique, par exemple, à laquelle nous devons répondre,
si nous voulons que notre foi ait un sens aujourd'hui.