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Que faire de la ressemblance entre le Ps 22 et la crucifiction ?

13.01.2005 Thème : Bible: ce que disent les textes Bookmark and Share
Réponse de : Georgette GribiGeorgette Gribi
e ou le récit de Matthieu a-t-il
été reconstruit en fonction de ce Psaume?

Merci de vos commentaires et de votre aide
Il y a un premier élément à noter au sujet de cette ressemblance, c'est que
le Ps 22 a été écrit quelques siècles av. JC, alors que le récit de Mt date
du début du 2ème siècle après - et connaît donc, de toute évidence, le Psaume.
Pour répondre directement à votre question, le récit de Mt a été construit en fonction
du Psaume.

Mais cela ne veut pas dire que le Psaume n'est pas prophétique ! Car le deuxième
élément à noter, c'est qu'une prophétie, dans l'Ancien Testament, n'est pas
une prédiction, c'est-à-dire une parole qui dit ce que sera l'avenir, mais une
parole au présent, une parole qui dit quelque chose sur la réalité vécue par
les gens qui écoutent le prophète. Le Psaume 22 peut donc très bien être lu
comme une prophétie, qui dit quelque chose de ce que peut vivre un être humain
qui se sent abandonné par Dieu.

Ces paroles, l'évangéliste Mt les met dans la bouche de Jésus. Cela signifie
qu'il place Jésus, qu'il n'a cessé de présenter comme le fils de Dieu durant
tout son Evangile, dans la peau de la personne qui se sent abandonnée par Dieu
! C'est cela qui est si percutant dans ces paroles de Jésus : c'est que lui-même,
tout fils de Dieu qu'il est, se sent pourtant abandonné par lui-même, en quelques
sortes. Ce qu'il vit est si terrible, si incompréhensible, que même lui ne peut
pas le comprendre, ni le supporter. C'est dire qu'il ne peut pas non plus supporter
que NOUS soyions dans cet état, qu'il connaît ce sentiment terrible d'être abandonné
de tous, et même de Dieu... sentiment qui revient à perdre tout espoir, toute
possibilité de vivre.

Voilà donc ce que nous invite à comprendre Mt en reprenant les paroles du psaume
22 : c'est que le Dieu qu'il nous présente a choisi de partager avec nous nos
souffrances, jusqu'à la pire d'entre elles, celle de se sentir abandonné de
tous, de Dieu lui-même.



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