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Votre questionQuels liens entre représentation du réel et vérité?
Un enfant construirait sa représentation du réel de par les objets qui l’entourent : objets mais aussi mère, père et repères qui lui servent de cadre de référence pour construire une représentation du réel. Notre représentation du réel ne serait donc que jugement en rapport à notre cadre de référence. Il m’est arrivé de me retrouver face à des situations hors du cadre de mes références qui m’ont permis de voir avec mes yeux et de comprendre que cela sortait de mon cadre de référence, mais qui ne m’ont pas permis de mettre des mots dessus. Il m’est arrivé de découvrir un jour sur une personne ou sur des choses, des caractéristiques que je n’avais jamais vues auparavant alors que ces choses, ces endroits ou cette personne m’étaient familières on ne peut plus. Ces expériences influencent ma vie et ma perception du réel de plus en plus et d’une manière très troublante. Mes questions sont les suivantes, et j’aimerais que vous puissiez me répondre d’un point de vue évangélique :
Réponse de : 
Cédric JUVET
Cédric JUVETDes choses qui sont là et qu’on ne voit pas, il y en a beaucoup ?
Qui peut juger ?
Qu’est-ce que la vérité ?
Ce questions sont énormes, mais pouvez-vous faire le lien avec mes expériences
décrites plus haut?
Votre question semble porter sur la relation qu'il peut y avoir entre la construction
mentale que nous identifions au réel et ce même réel. C'est une question philosophique
difficile. Je crois que le réel ne nous apparaît qu'à travers les cadres de
référence dont vous parlez, cadres constitués pa rl'éducation et qui peuvent évoluer
avec le temps ou la culture.
Par exemple, certaines langues connaissent plus de couleurs que le français,
d'autres moins. Les yeux de tous les humains perçoivent les même longueurs d'ondes
qui forment les couleurs, mais les personnes en distingueront plus ou moins
suivant la langue qu'elles parlent. De même la langue des Inuits connaît des
dizaines de mots pour exprimer l'état de la neige, là où nous n'en distinguons
que quelques états.
Cependant nos cadres de référence expriment valablement le réel: moyennant de
la patience, nous parvenons à tous nous comprendre à peu près pour parler du
monde où nous sommes.
Si je vous comprend, vous semblez avoir perçu quelque chose de plus ou de différent
à propos de lieux ou de personnes connus. Ce que je dis ci-dessus implique que
le réel ne coïncide pas exactement avec ce que nous pouvons en comprendre. Vous
avez pu accéder à quelque chose d'autre. Et c'est sans doute intéressant, même si
cela est perturbant de ne pas avoir les mots pour en parler (songez à ce qu'aurait
pu dire un homme de Cro-Magnon à propos d'un avion!)
Dans le cas d'une expérience telle que la vôtre, nul ne peut juger. Juger de
quoi, d'ailleurs? de la vérité de ce que vous avez perçu? Au nom de quoi? Quant
à la quantité de choses qu'on ne perçoit pas, mystère. Certains peuples ont
une appréhension du réel différente de la nôtre: ils perçoivent des présences
que nous ne comprenons pas et que nous refusons: esprits, forces de la nature,
etc. On peut même penser que nos machines les plus fines ne "voient" qu'un bout
de plus que nous: conçues par les humains, elles sont liées à la compréhension d el'univers
qui est la nôtre.
Votre expérience me semble montre que la vérité se construit, plus qu'elle ne
se découvre. Plus exactement, ce qui se découvre doit être construit.
Il y a là l'amorce de réflexions pour vous comme pour moi.