Pourquoi ai-je l'impression que Dieu nous abandonne parfois ?

Bonjour, j'ai découvert votre site il y a peu. Je cherche des réponses à une
foi existante mais hésitante pour causes de difficultés survenues dans ma vie.
Je me pose cette question régulièrement:pourquoi ai-je l'impression que Dieu
nous abandonne parfois alors qu'on a le plus besoin de lui? Cela vient-il de nous,
de Lui... est-ce que notre vie est écrite? Doit-on fatalement passer par des
épreuves pour "grandir"? Vous voyez bcp de questions pour essayer de renouer
avec Lui.
Lorsque l'on vit des choses difficiles dans nos vies, on a effectivement le
sentiment que Dieu nous abandonne : on a beau prier, supplier, croire en sa
présence... on continue à souffrir, et aucune porte ne s'ouvre. Je pense que
tout croyant a vécu cela une fois ou l'autre. Et je répondrai très catégoriquement :
cela ne vient ni de nous, ni de Lui ! Cela vient du fait que nous vivons dans
un monde où le mal est là, présent, sans que personne ne sache réellement pourquoi.
C'est dans ce contexte-là que nous vivons, et que nous croyons aussi. La foi chrétienne
n'est pas une pillule contre le mal : elle est là dans un monde où le mal est
là aussi. Croire dans le Dieu de Jésus-Christ, c'est croire que ce mal n'aura
pas le dernier mot, qu'il ne pourra pas me détruire complètement. Mais ce n'est
pas supprimer le mal. Ce mal, Dieu lui-même l'a subi de manière atroce sur la
croix : et Jésus lui-même s'est senti, comme nous, abandonné par Dieu sur cette
croix... cela veut dire que Dieu lui-même sait ce que signifie se sentir abandonné au
coeur de la souffrance. Cela ne résoud peut-être pas mon problème, mais je ne
suis au moins plus seule dans ma souffrance.

Quant à savoir si notre vie est écrite, si cela sous-entend que Dieu sait très
bien que nous allons souffrir à telle période de notre vie, et qu'il laisse
faire : là aussi, je suis catégorique : NON ! Je ne sais pas si le déroulement
de nos vies est connu de Dieu. Dieu est trop grand pour que je le sache. Ce que je
crois par contre, c'est qu'il nous aime, et qu'il s'oppose donc à la souffrance
que nous subissons. Il s'y oppose non pas en la supprimant, mais en la vivant
avec nous, en la prenant sur lui au travers de la mort de son Fils sur la croix.

A votre dernière question, je continue à répondre catégoriquement NON ! La souffrance
n'est pas une fatalité, un truc que Dieu nous fait tomber dessus pour nous apprendre
quelque chose. Peut-être que, après coup, une fois que nous en sommes sortis,
nous pouvons dire : oui, j'ai appris quelque chose à travers cette épreuve, j'ai
grandi... mais cela n'appartient qu'à la personne qui souffre de pouvoir le
dire. Et surtout, ce n'est pas une fatalité ! On peut grandir sans passer par
de dures épreuves. Bien sûr que la vie n'est jamais complètement exempte de souffrance.
Mais on peut très bien devenir quelqu'un de très sensible, de très mûr, de très
sage, sans passer par des difficultés majeures. De nouveau, Dieu n'est pas un
tyran qui joue avec nous, qui prend plaisir à nous faire souffrir, soi-disant "pour
notre bien". Je crois fermement que Dieu n'aime pas que lorsque nous souffrons.
Si l'on a l'impression qu'il ne fait rien pour nous, ce n'est ni parce qu'il
ne le peut pas, ni parce qu'il ne le veut pas. Je le répète, la présence du mal
dans notre monde est un mystère, sur lequel les penseurs et les écrivains de
tous les temps, auteurs bibliques compris, ont toujours buté sans jamais trouver
de solution définitive. Mais l'assurance de la foi chrétienne, c'est que Dieu de
veut pas de ce mal, et que c'est la faiblesse de l'amour qu'il oppose à ce mal.