Bon ou très bon ?

lecture humoristique. Le rédacteur était même ironique, lui qui qualifiait le
soleil de "grosse lampe", alors que c'était un Dieu pour les peuples environnant
Israël, et la lune de "ptite lampe" alors que c'était une Déesse... Il y a bien
un projet un peu sarcastique dans la rédaction de la Genèse 1 à 3, qui est un
passage de contestation des représentations du monde des voisins d'Israël au
moment de l'exil (après 587 av. J.C. selon ce que l'on convient aujourd'hui d'après
les archéologues).
De même que Adam s'émeut avec rudesse "Celle-là : os de mes os et chair de ma
chair !" (traduit littéralement), Dieu est quelque peu dans l'exaltation d'après
le texte.
Nous retiendrons surtout la hiérarchie que le rédacteur propose, afin de bien
différencier la créature humaine de toutes les autres créatures, au coeur de
la création. L'enjeu théologique était pour Israël en exil de comprendre qu'ils
pouvaient adorer Dieu hors de Jérusalem (à Babylone) car ce n'était plus seulement
le Temple qui était le centre de la foi. La création entière était un temple,
avec l'Humain comme grand prêtre (le "Très-Bon" final). D'où l'idée du monde
comme une construction de Dieu et non plus seulement comme un espace qui serait
sacré en soi. La création est bonne, elle est voulue de Dieu. Et l'homme est
très bon, étant élu comme administrateur de cette création qui doit rendre gloire
à Dieu.