Que faire de la puissance de Dieu ?
pas en paroles, mais en puissance."
Est-ce normal qu'on n'en parle pas ?
Je l'ignore. Sans juger que ce soit normal ou anormal, on peut en tout cas
essayer de comprendre pourquoi :
- Tout d'abord, le message de l'Evangile tel que nous l'entendons par Jésus
est plus un message d'amour qu'un message de puissance (la puissance est renvoyée
à après le don de l'Esprit Saint). Beaucoup ont souligné qu'à la croix, la puissance
de Dieu se manifeste surtout dans le fait de ne pas exercer sa puissance : il
aurait bien pu envoyer une armée d'ange pour éviter la mort de son Fils, non
? Il ne l'a pas fait.
- Au XXème siècle, les Eglises n'ont pas toujours évalué à quel point elles
étaient influencées par l'anthropologie, et la psychanalyse en particulier.
Pour cette dernière la puissance, et plus précisément la toute-puissance est
considéré comme une des illusions et des aspirations les plus folles de l'humain.
Sans s'en apercevoir, beaucoup de théologiens ont appliqué ces conclusions à
Dieu lui-même, refusant par mille artifices de la pensée de trop parler d'un
Dieu tout-puissant. Mais le texte résiste. Et Dieu aussi.
Maintenant, je suis assez d'accord avec vous : le point ultime de différence
entre la spiritualité de Jésus et les autres religions n'est pas, comme on le
dit souvent, le pardon et l'amour. C'est que ce pardon et cet amour s'incarnent
puissamment au plus profond de nos réalités humaines.
Et comment mieux exprimer la résurrection qu'en vivant ici et maintenant une
guérison ?
Comment mieux proclamer la liberté en Christ qu'en accueillant ici et maintenant
la délivrance d'oppressions concrètes dans nos vies ?
Disons que nos Eglises sont encore trop souvent en chemin entre la croix et
le tombeau vide. Elles ont encore quelques pas à faire pour passer du tombeau
vide à Pentecôte...
Ne les en blâmons pas ; témoignons et prions.