Participer ?

Participer ?

Rechercher dans 5076 réponses...

Suivez-nous !

A partir de quand a-t-on admis que les évangiles n'étaient pas des récits historiques?

21.03.2006 Thème : Bible: ce que disent les textes Bookmark and Share
Réponse de : Heinz BirchmeierHeinz Birchmeier

Bonsoir,

A partir de quand les Eglises chrétiennes (catho., protestantes, orthodoxes...)
ont-elles admis que les Evangiles n'étaient absolument pas des récits historiques
?

Est-ce d'ailleurs totalement accepté par toutes les Eglises chrétiennes ?


Par avance, merci.

Ahimsa
Bonjour Ahimsa
Pour ce qui est des églises, il est difficile de répondre, tant il est vrai
que les institutions ecclésiastiques sont en général soit en retard sur la recherche
théologique, soit l’ignorent carrément. C’est pourquoi je répondrai plutôt à
partir de la théologie chrétienne. La méthode dite historico critique appliquée
aux textes bibliques, avec des antécédents au siècle des Lumières, n’a vraiment
pris forme qu’au 19ème siècle. Au début du 20ème siècle est apparue en Allemagne
la méthode  Formgeschichte Ÿ (histoire de la forme (ou formation). Elle doit son nom à Martin
Dibelius, auteur en 1919 d’une  histoire de la forme (ou de la formation) des
évangiles Ÿ, qui cherche à dégager les différentes transformations subies par
les matériaux qu’on s’est transmis dans l’église primitive entre la mort de Jésus
et la composition du premier évangile. Selon la critique des formes, les évangiles
ne sont pas l’¶uvre originale d’écrivains de métier, mais la compilation de
petites unités d’abord éparses. Ce ne sont donc pas des biographies, pas plus
de Jésus, dont la vie a fait l’objet de reconstructions plus artificielles
les unes que les autres, que de tel ou tel autre personnage. Ces textes ne sont
donc pas des documents historiques, ils témoignent seulement de la foi de l’église
primitive. Ces petites unités qui composent les évangiles sont le produit des
communautés chrétiennes de la première génération, largement nourries par le
 mythe du Christ Ÿ créé pat Saint Paul. Leur utilisation dans la vie de ces
communautés a fait émerger peu à peu des récits populaires qui élaboraient
les paroles ou les actes réels ou (surtout) supposés, de Jésus.
Cette optique est aujourd’hui partagée par les théologiens les plus  sérieux
Ÿ, protestants comme catholiques (ces derniers sont malheureusement obligés
parfois de  louvoyer Ÿ avec le conservatisme de la hiérarchie ecclésiastique…



Aucun commentaire

  •