Le Vatican parle-t-il au nom de Dieu ?
institution ou personne revendiquant ou tentant de dire quelque chose au nom
de Dieu.
Parle-t-il au nom de Dieu ? Sert-il Dieu ou les humains ? ou les puissants,
les dictateurs ?
Je ne veux pas faire une critique simpliste de l'Eglise catholique, car dans
les Eglises protestantes, il y a aussi des cas où les Eglises disant parler
au nom de Dieu appuient en fait des dictateurs ou des pouvoirs injustes. Alors,
comme chrétienne, je reconnais que les institutions chrétiennes tombent parfois
dans ce piège. Juste deux exemples - il y en aurait tant ! Je pense aux festivités
en l'honneur des 500 ans de la découverte de Christophe Colomb - où on a eu
le sentiment que le Vatican s'inclinait devant le souvenir des conquistadores et de l'évangélisation
mais ne disait pas grand'chose contre l'oppression dont ont été et sont encore
victimes les peuples d'Amérique... Je pense aux paroles bien polies qui n'ont
pas condamné le nazisme ni les persécutions contre les Juifs - ou alors, seulement
très, trop longtemps après.
Le Vatican revendique de parler au nom de Dieu (encore qu'il faudrait nuancer
peut-être). C'est un risque à prendre mais il y a un immense danger : PERSONNE,
ni être humain ni institution, ne peut prétendre parler TOUJOURS au nom de Dieu.
C'est chaque fois un risque, une confession de foi, jamais une affirmation sans
doute.
Mais il est juste que des personnes ou institutions disent une parole de la
part de Dieu - comme les prophètes. Dans la Bible ont voit que la parole des
prophètes de la part de Dieu est mise en doute, contestée, parfois censurée.
Est-elle conforme aux paroles déjà reçues de Dieu, à la justice qu'il proclame
? Selon les Evangiles, Jésus a été ainsi contesté. Le fait qu'il dise parler
de la part de Dieu a été fortement contesté, refusé, jusqu'à son exécution pour
cela. Mais les Evangiles disent : non, il parlait vraiment de la part de Dieu.
La question nous est posée aussi : comment discerner ? Il n'y a pas de réponse
facile ou définitive. On ne peut pas être sûr que Dieu parle à ou par une personne,
mais on ne peut pas l'exclure a priori non plus ! Et aucune institution ou personne
ne peut s'arroger un monopole ou un "abonnement" de parler au nom de Dieu.