Faut-il croire en l'existence du diable pour croire au salut ? Peut-on être chrétien sans cela ?

e regarde dans l'ancien testament, à part quelques textes de certains prophètes
comme Ezékiel ou d'autres, je ne vois nulle mention d'un véritable ennemis de
Dieu, d'un calomniateur ou d'un accusateur... ce n'est que dans le nouveau testament
que cette idée apparaît. Mais cette idée d'un être extérieur à Dieu responsable
du mal éxistait déja dans la philosophie grecque et dans plusieurs religions...
je ne crois pas en l'existence du diable, ni à la séparation des bons et mauvais
à la fin. Suis-je un "mauvas chrétiens"? l'idée du salut tient une part très
importantes dans les écrits su nouveau testament... comment dès lors vivre une
foi sur un livre dont nous rejettons des idées importantes?
Le livre de Job mentionne un adversaire de Dieu, calomniateur ou accusateur
("Satan"). Des livres prophétiques parlent d'un être rivalisant avec Dieu. Ces
mentions sont marginales. Certains ont voulu y voir une reprise du serpent de
Genèse chapitres 2-3, qui est une créature parmi d'autres, astucieuse, posant
des questions-piège. L'Evangile de Jean parle du "diviseur" (diabolos) adversaire
de Dieu et menteur "dès le commencement". Les autres Evangiles bibliques mentionnent
un "adversaire" sous divers noms : Satan, Belzébuth, diable, chef des esprits mauvais...
Qu'en est-il alors de l'idée d'un être extérieur à Dieu responsable du mal ?
Jamais la tradition biblique ne répond à cette question de façon absolue ! Elle
évoque la réalité incompréhensible du mal de plusieurs façons : nuisances d'un
"adversaire" ? responsabilité humaine ? volonté de Dieu ? C'est difficile de s'y
retrouver et pour cause : la Bible suggère qu'il n'y a PAS de réponse simple
à la question du mal ! Toute esquisse de réponse prise de façon absolue est
une impasse.
"Je ne crois pas en l'existence du diable, ni en la séparation des bons et des
mauvais à la fin ; suis-je un mauvais chrétien ?" Non, je ne le crois pas :
c'est précisément notre foi en l'amour de Dieu qui nous pousse (vous et moi
et tant d'autres) à ne pas croire en l'existence du diable. Pour moi croire au
diable, ou pire encore, le craindre, ce serait lui permettre d'être rival de
Dieu. Je constate l'existence du mal ; "pratiquer le bien et non le mal" nous
est demandé. Je vois bien que ce combat me dépasse et que nous ne nous en tirerons
pas sans Dieu, qui a Sa façon d'agir. En Jésus-Christ, je crois qu'il déjoue
tous les pièges du mal (en particulier le fatalisme). Il offre une espérance
plus forte que la mort, et la possibilité de lutter avec lui contre le mal, sans
désespoir. Une "séparation des bons et des méchants à la fin" ? Mon esprit humain
limité y voit une punition d'humains fragiles et une panne de la délivrance
opérée par Dieu. Mais je prends très au sérieux les mises en garde de la Bible (d
ont les récits de jugement final !) contre une indolence des croyants, qui se
voyant assurés de salut n'ont plus faim et soif de justice. Le "salut" dans
le NT, je ne crois pas que ce soit juste une vengeance/récompense finale, mais
bien la vie que Dieu veut pour l'humanité, délivrée du mal, de l'injustice. Alors...
continuez à vivre votre foi chrétienne, en interrogeant la façon dont elle a
été formulée !