"Péché mortel", Dieu qui fait peur : dire autre chose, enfin ?

En réaction à une question parlant de "pêché mortel":
il y a visiblement encore bien des personnes qui croient que Dieu est là pour
nous faire peur et nous culpabiliser.
Je trouve ça bien dommage pour elles.
Est-ce que les Eglises ne pourraient pas clairement faire quelque chose contre
ça ?
Pourquoi ne pas parfois dire "Dieu ne te jugera pas" à la place de "Dieu est
amour" ?
"Moi, je ne juge personne" : c'est le titre d'un livre tout récent de Lytta
Basset, qui rejoint ce que vous espérez. Christ qui n'est pas là pour juger,
Dieu qui n'est pas là pour faire peur.
Vous demandez : Les Eglises ne pourraient-elles pas faire clairement quelque
chose, contre cette peur inculquée et héritée, cette menace de jugement ?
Le message des Eglises est souvent et longtemps allé dans le sens de la peur,
de la menace de jugement. Combien de messages de réconfort, de non-jugement
faudra-t-il pour contrebalancer un tel héritage ? Je n'en sais rien. Ce que
je vois, c'est que dans les Eglises, des personnes, des lieux, des groupes vivent
vraiment l'accueil sans jugement - et que c'est un long chemin. Dans leur expérience,
une parole, un geste, une présence, un accompagnement réussissent de temps en
temps à casser l'image de peur liée à la religion. C'est une route difficile à
cause du lourd héritage de peur et de menace. Une route difficile, pour comprendre
pourquoi la peur est si fermement enracinée. Et pourquoi certains textes bibliques
tiennent au jugement. Certains textes en parlent, non pour cautionner la peur,
mais pour donner leur voix aux victimes d'injustices, et contester l'impunité
qui semble régner sans souci. "Dieu aime les humilié-e-s", la Bible ose le dire,
cela semble un voeu pie. "Dieu aime les humilié-e-s", c'est presque aussi difficile
à entendre, et à vivre, que "Dieu ne juge personne". On essaie d'avancer sans
cautionner la peur, et sans baisser les bras devant l'impunité...