Quelles sont les formes de l'Esprit Saint ?

Nous nous trouvons ici dans un domaine délicat. Les réponses que je vous donnerai
ne conviendront peut-être pas à certains ; elles n'engagent que moi.
Il faut d'abord que nous soyons au clair sur notre manière d'interpréter ce
qui se passe dans le monde, de comprendre ce que vivent les gens. Pour ma part,
je suis persuadé que la psychologie et la psychiatrie peuvent nous aider à clarifier
les problèmes. C'est pourquoi le fait de taxer de possession démoniaque les handicapés
mentaux ou les personnes dépressives me rebute. Nous pouvons nous montrer autrement
sensibles à la souffrance de notre prochain. Les vrais cas de possession démoniaque
sont en effet très rares.
Cela dit, il existe des esprits mauvais, qui inspirent le mensonge et le désir
de faire du mal. Ce sont des manifestations d'un être nommé Satan. Mais n'oublions
pas que s'il nous arrive de mentir, de pécher, nous en sommes en premier responsables.
C'est trop facile de tout mettre sur le dos de Satan. L'essentiel : soyons conscients
de la puissance de l'Esprit Saint qui nous inspire mieux que ces esprits mauvais,
tout en restant conscients que nous sommes responsables de la vie que nous menons,
que le Seigneur n'approuve pas forcément ce que nous faisons.
Le seul bon Esprit est bien entendu l'Esprit Saint, dont la Bible nous apprend
qu'il se manifeste de plusieurs manières : esprit de sagesse et de discernement,
esprit de conseil et de vaillance, esprit de connaissance et de respect du Seigneur.
(Ésaïe 11,2.) C'est l'Esprit qui déverse l'amour de Dieu dans nos coeurs, selon
la belle formule de saint Paul en Romains 5,5.
Mais je ne peux passer sous silence le fait qu'il existe dans l'Ancien Testament
des passages difficiles où il est question d'un esprit mauvais envoyé par Dieu,
pour tourmenter Saül par exemple (1 Samuel 18,10) ; ils renvoient à une époque
où l'on pensait encore que Dieu jouait un rôle direct dans les souffrances humaines.
Satan n'y est pas expressément nommé.
Que n'importe qui puisse chasser un esprit mauvais au nom du Christ, je ne pourrais
l'affirmer péremptoirement, en tout cas pas en ces termes. Il faudrait être
un chrétien d'envergure, avec une foi solide et une formation tout aussi solide
en psychologie... Peu importe : je crois à la puissance de l'amour, de la miséricorde et
du pardon. Comme dit saint Paul, s'il me manque l'amour, je ne puis rien faire
(1 Corinthiens 13), et saint Marc insiste aussi sur l'importance de la prière.
(Marc 9,29.)
Bien amicalement.