Faire l'amour, c'est seulement pour avoir des enfants ?
Vous touchez là un point sensible, âprement discuté. Certaines religions affirment
que la sexualité vise avant tout la procréation, d'autres religions ont un point
de vue plus nuancé.
Pour ma part, je dis que la vie sexuelle a pour but premier d'entretenir et
de cimenter la vie du couple ; elle participe à la construction du bonheur d'un
homme et d'une femme, ou de deux personnes du même sexe. Le besoin, le désir
et le plaisir de vivre à deux me paraissent essentiels. La procréation, à mon avis
du moins, vient ensuite.
Si, par exemple, un homme et une femme veulent vivre heureux à deux, se marier,
sans pour cela avoir le désir de procréer, s'ils sont bien d'accord entre eux
pour ne pas avoir d'enfants, c'est leur droit. C'est ainsi que le droit à la
contraception doit être reconnu.
Il est exact que la sexualité humaine est normalement orientée vers la vie.
Dans cette optique, on peut comprendre la violence avec laquelle certaines personnes
réagissent lorsqu'il est question de l'homosexualité. Il arrive, par exemple,
qu'un homme ne supporte pas de voir deux femmes s'embrasser : c'est l'instinct
de vie qui le travaille.
Si nous tenons à imposer l'idée d'une sexualité dont le but premier serait la
procréation, il faudrait alors :
1. Combattre certaines formes de la sexualité (orale, tactile et anale) ;
1. Interdire tous les moyens de se protéger des maladies sexuellement transmissibles
et d'éviter les grossesses non désirées ;
2. Discriminer les homosexuels, les bisexuels, tous ceux dont la vie sexuelle
est "hors normes" ;
3. Réprimer la prostitution, pas seulement du côté des professionnels du sexe,
mais surtout du côté de leurs clients ;
4. Interdire à tout le monde de se masturber ;
5. Interdire aux femmes ménopausées d'avoir une vie sexuelle.
Et j'en passe...
Je pense qu'il est très important que nous prenions conscience de cet instinct
de vie qui nous travaille. Il nous faut veiller à ne pas juger les gens sur
leur orientation affective et sexuelle. Si certaines autorités religieuses sont
mal à l'aise en matière de sexualité humaine, je ne peux que le regretter.
La sexualité est un sujet trop délicat, trop sensible, pour que nous nous permettions
de porter des jugements tranchés. Pour être honnête, je pense qu'il est important
de commencer par réfléchir à soi-même, à son propre vécu, à ses propres sentiments,
et d'être à l'aise pour aborder un tel sujet.
Bien amicalement.