la masturbation, un péché ?
La masturbation est un aspect de la vie sexuelle. Nous pouvons en parler sans
hypocrisie. C'est une pratique que la plupart des hommes et des femmes découvrent
très tôt, quand, petits garçons et petites filles, ils se mettent à explorer
leur corps.
La masturbation fait partie de la découverte du corps, de l'apprentissage de
la vie. C'est la preuve que l'enfant est en bonne santé, que son corps est une
merveille qui fonctionne bien, mais ce plaisir doit rester discret ; il fait
partie de la sphère intime (l'enfant peut s'y adonner quand il est seul dans sa
chambre, pas devant la famille).
C'est aussi une réalité de l'adolescence, cette période si importante de la
croissance humaine, où le corps est bouleversé par tant de facteurs biologiques
(transformations corporelles, mise en route des mécanismes hormonaux notamment).
La masturbation est tout à fait normale dans cette phase de développement. Mais
c'est une chose tellement intime que les adultes, notamment ceux qui exercent
une certaine autorité sur des personnes plus jeunes qu'eux, n'ont pas à l'aborder
de but en blanc dans leurs conversations avec des adolescents. Par exemple, il y
a quelques temps, un tout jeune prof a perdu son travail pour avoir osé demander
à ses élèves s'ils se masturbaient, alors qu'ils ne lui avaient rien demandé.
Cette sanction peut se comprendre, parce qu'il a commis une faute professionnelle grave.
Il arrive cependant que des jeunes me posent la question de manière directe
; j'ai pour principe de toujours leur répondre, de dédramatiser ce thème : la
masturbation fait partie de la vie sexuelle, de cette vie qui est en elle-même
une bonne chose, créée par Dieu.
Et même quand on atteint l'âge adulte, la masturbation permet d'exonérer les
glandes séminales, de soulager certaines tensions, de se déstresser. Mais la
discrétion reste de rigueur ; c'est une pratique qui reste toujours d'ordre
intime.
Là où la masturbation peut poser un problème, c'est dans le cadre de la vie
du couple. Si un homme ou une femme se met à préférer le plaisir solitaire aux
plaisirs d'une sexualité partagée, on peut se poser des questions. En fait,
c'est un sujet que le mari et la femme doivent pouvoir aborder de manière sereine,
et même partager s'ils le désirent. La masturbation ne se limitera donc pas
à un plaisir solitaire.
J'espère que ma réponse te rassurera. Bien amicalement.