Quelle est la condition d'entrée dans le Royaume ?
Vous citez le verset 21 du chap. 7 de l'évangile de Matthieu. Plutôt que de
me lancer dans une explication lourde, je vous invite à faire le rapprochement
avec un autre passage de cet évangile, dont nous retrouvons les échos dans notre
verset : la parabole des dix demoiselles d'honneur, aux versets 1 à 13 du chap. 25.
Cette histoire nous rappelle qu'il ne suffit pas de bien commencer la vie chrétienne :
il nous faut encore prendre les moyens de vivre en chrétiens notre vie durant,
et nous tenir prêts à tout instant à accueillir notre Seigneur.
Parmi les premiers chrétiens, beaucoup s'interrogeaient car ils ne voyaient
guère les effets de la résurrection de Jésus. Le doute ou l'assoupissement les
guettaient, comme ils nous guettent aujourd'hui.
Cette histoire vient nous rappeler que l'essentiel, c'est de nous préparer à
la venue du Royaume, à la venue du Christ Ressuscité.
Qu'importe le moment précis qui, lui, peut tarder.
En revanche, si nous ne nous préparons pas à sa venue, nous la raterons à coup
sûr. Nous voilà prévenus !
C'est donc bien à l'avance que nous nous préparons à sa venue, si souvent surprenante.
Les heures, les jours passent si vite que nous n'arrivons plus à estimer ni
le temps qui s'écoule ni l'urgence de la tâche qui nous attend.
Heureuses les cinq jeunes filles qui veillent, leur lampe allumée, avec la réserve
nécessaire pour que leur flamme continue à s'élever !
Elles ont été prévoyantes, et surtout : vivantes.
Car il s'agit bel et bien de notre vie éternelle. Il faut qu'elle commence aujourd'hui
!
Sinon, quel motif aurons-nous de croire que nous vivrons éternellement après
notre mort ?
Comment vivre notre vie en plénitude si nous ne la vivons pas déjà maintenant
?
La lumière de la vie ne peut continuer à briller que sur la ligne de la continuité
et de la fidélité.
Si notre lampe s'éteint, comment pourrons-nous reconnaître le visage de notre
Seigneur ?
Si nous voulons vraiment l'accueillir, il faudra bien que la lumière de la vie
soit allumée en nous, au plus profond de notre coeur !
Vivre la vie éternelle, dans sa plénitude au ciel, suppose que nous avancions
déjà avec notre lampe sur les chemins de la terre, des chemins incertains, obscurs
et difficiles. Avançons courageusement sur la route de la vie, avec nos lampes
allumées, en accomplissant ce que nous avons à faire : secourir et aimer les plus
petits, les plus abandonnés, les plus mal aimés.
Pour ce cheminement-là, nous n'aurons pas trop d'une vie.
Bien amicalement.