La mort de Jésus sur la croix : illusion ou réalité ?

Je vous salue fraternellement, et de manière tout aussi fraternelle, je me permets
de vous répondre que je ne partage pas votre avis.
Je cite le "Symbole des apôtres", l'une de nos plus anciennes confessions de
foi :
"Je crois en Jésus-Christ (...). Il a souffert sous Ponce Pilate. Il a été crucifié.
Il est mort. Il a été enseveli. Il a forcé le Séjour des morts. Le troisième
jour, Il est ressuscité des morts. Il est monté au ciel. Il s'est assis à la
droite de Dieu, le Père tout-puissant, et Il reviendra de là pour juger les
vivants et les morts."
Quatre fois dans cette citation, il est question de la mort. En effet, contrairement
à l'enseignement islamique, les chrétiens annoncent la mort du Christ sur la
croix. Jésus s'est senti réellement abandonné, et il a crié à son Père son sentiment
d'être abandonné. Ce qui veut dire : Jésus est passé par la mort. Il a été un
être humain comme nous, jusqu'au bout, jusqu'à son dernier soupir.
La mort de Jésus est un scandale pour nos amis musulmans. Mais la mort d'un
être humain est déjà scandaleuse en soi. Une grande consolation me vient cependant
de cette mort de Jésus sur la croix : en Jésus, je découvre un Dieu vraiment
solidaire de moi, un Dieu qui partage mes souffrances, mes limites, mes faiblesses,
mon angoisse face à la mort. Avec Jésus, je sais que je ne serai pas tout seul
pour mourir ; lui-même viendra me prendre par la main.
C'est pourquoi l'idée d'un Dieu qui aurait sauvé Jésus de la croix in extremis
ne me dit rien du tout. J'ajouterais même : je n'ai que faire d'un Dieu qui
n'aurait jamais ressenti ce que signifie : avoir mal, avoir peur, mourir.
Mais maintenant, Jésus est vivant, resssucité. Il ne meurt plus. Il est mort
pour que la puissance destructrice de la mort soit vaincue, et il est ressuscité
pour que nous ayons la vie.
Parmi les cantiques que nous chantons dans nos Églises, je cite cette strophe
:
"Mon Rédempteur est vivant,
"Le Sauveur en qui j'espère.
"Je l'ai contemplé souffrant
"Et mourant sur le Calvaire.
"Mais, vainqueur de Son tombeau,
"Il annonce un temps nouveau."