Pourquoi en rester aux cantiques du 16ème siècle?

>Je comprend très bien votre question et votre sentiment: je les partage! Comme
pasteur, je trouve de plus en plus difficile de choisir des cantiques. Les paroles
sont trop souvent liées au moralisme du 19ème siècle (époque où beaucoup de
textes ont été retravaillés) plus qu'au 16ème. Les textes de l'époque de la Réforme
étaient souvent bien plus forts et intéressants.
Mais de nos jours, soit on trouve un cantique dont le texte convient à peu près,
mais alors il est peu connu et/ou difficile à chanter, soit on apprécie une
mélodie et ce sont les paroles qui ne sont pas chantables!
Je ne sais pas si c'est l'inspiration des musiciens et paroliers qui est en
panne. Ou si c'est notre esprit très "musée" du 21ème siècle qui agit: on peine
à toucher les paroles ou la musique des cantiques car on craint de les déformer,
de perdre un patrimoine. De plus, les participants au culte aiment bien chanter ce
qu'ils connaissent. Il y a quelques années j'ai même entendu une vieille dame
me dire qu'on ne s'y retrouvait plus dans ce nouveau Psautier; c'était le Psautier
romand de 1932 qu'elle tenait!
Il faut en outre reconnaître que les cantiques actuels, nés dans la mouvance
évangélique ou parfois catholique, sont souvent mièvres et d'une théologie aussi
douteuse que celle de nos cantiques traditionnels, même dans les versions les
plus récentes de ces derniers (1976).
Je ne peux qu'être d'accord avec votre remarque: c'est une attitude bien peu
réformatrice. Mais je ne crois pas qu'il s'agisse d'élitisme. Plutôt de conservatisme.
Malheureusement, je suis piètre poète et je ne connais rien à la musique: je
suis donc incapable de remédier au problème. J'avais essayé de réécrire l'un
ou l'autre cantique, mais un musicien m'avait dit que c'était inutilisable!
Mais peut-être réunissez-vous les qualités nécessaires, ou connaissez-vous quelqu'un
qui les réunit?