Qui est Satan et quel rôle joue-t-il ?
Satan, qui ne s'écrit pas avec un "h", comme tu peux le lire, est un nom d'origine
hébraïque. C'est un nom commun qui vient de l'hébreu. Il signifie très précisément
"un accusateur", c'est-à-dire celui qui dénonce les gens, celui qui joue le
rôle d'un vilain rapporteur. On le trouve par exemple dans la Bible, au premier
chapitre du livre de Job (mais c'est une lecture difficile !). Ce texte parle
d'un "satan" qui fait partie de la cour royale de Dieu, et Dieu l'écoute lui
raconter plein de choses négatives sur nous, les êtres humains.
Je ne sais pas s'il t'arrive de regarder des films ou des feuilletons à la télévision,
comme "Julie Lescaut" ou "Avocats et Associés"; quand on filme un procès pénal,
tu vois plein de monde dans un tribunal. Il y a un public, il y a des témoins,
mais surtout, il y a une (ou plusieurs) personne accusée et l'État qui l'attaque
en justice. L'État est représenté par un président, des juges, un jury, et aussi
par un personnage important qui s'appelle le "procureur". Le procureur défend
les intérêts de l'État, et il prononce ce qu'on appelle un "réquisitoire" ;
c'est-à-dire qu'il va dire le maximum de choses négatives sur l'accusé, pour
le "faire plonger". Après le réquisitoire, c'est l'avocat de l'accusé qui prononce
ce qu'on appelle une "plaidoirie" ; il doit critiquer le réquisitoire, essayer de
montrer que l'accusé n'est pas une si mauvaise personne que le procureur le
dit, il doit essayer de le tirer d'affaire, il prend sa défense. À la fin, c'est
le président qui communique le verdict du jury à l'accusé, en donnant raison
soit au procureur (peine maximale) soit à l'avocat (libération ou peine très
diminuée), soit aux deux (peine maintenue mais réduite).
Satan joue le rôle d'un procureur qui parle à Dieu en notre défaveur. C'est
donc un personnage qui ne nous porte pas dans son coeur, qui ne nous veut aucun
bien. Lorsque la Bible a été traduite de l'hébreu en grec, le nom de Satan a
été traduit en "diabolos", qui a donné le mot "diable" en français. Un diable, c'est
celui qui coupe la communication entre deux personnes, c'est celui qui se met
au milieu pour perturber leur communication ; c'est un diviseur. Le diable,
c'est celui qui perturbe notre communication avec Dieu et avec les autres.
L'évangile de Jean nous apprend que le diable est le "père du mensonge", c'est-à-
dire qu'il donne un mauvais esprit et rend les gens non seulement menteurs,
mais faux. Mentir est une chose, devenir un homme faux ou une femme fausse,
c'est bien plus grave.
Voilà une bien longue explication pour te dire qu'au fond, Satan n'est pas du
tout un personnage intéressant. En ce temps de Noël, je préfère te dire que
nous avons un avocat génial, capable de prendre la défense de tous les êtres
humains, quels qu'ils soient (s'ils veulent bien le lui demander) : Jésus, qui
a donné sa vie pour nous. Non seulement, avec Jésus, nous sommes bien défendus,
mais nous sommes sûrs d'être aimés de Dieu, car c'est Dieu lui-même, le président,
qui nous a donné son Fils par pur amour pour nous.
Tu seras peut-être étonné que je te parle de la justice et de ce qui se passe
dans un tribunal. C'est que le mot "satan" fait partie du vocabulaire juridique
de la Bible. Mais n'oublie jamais que Jésus, notre Avocat, est bien plus fort
que le diable. En mourant sur la croix, Jésus a vaincu Satan. Depuis les événements
de Vendredi Saint et de Pâques, Dieu lui-même n'accorde plus jamais aucun intérêt
à ce que Satan pourrait bien lui dire contre nous.
C'est pourquoi Jésus mérite qu'on s'intéresse davantage à lui qu'au diable.
C'est en Jésus que nous pouvons placer notre confiance pour toujours. Son nom
signifie d'ailleurs : "Le Seigneur sauve". Un nom magnifique, le seul par lequel
tout être humain peut être sauvé.
Bien à toi.