En quoi Jésus est-il mort pour nos péchés sir le péché est toujours là ?

pour nos péchés Ÿ il faut d’abord revenir sur la définition des termes utilisés.
Le péché désigne la rupture de relations – par la faute de l’homme qui se veut
son propre dieu – entre l’homme et Dieu. Le Christ est mort pour avoir voulu rétablir
cette relation : nous réconcilier avec Dieu (II Cor 5,15ss). Les humains ne
l’ont pas accepté et on choisi d’éliminer le trouble-fête. Nous ne cessons de
refaire la même démarche : éliminer de nos vies la réconciliation offerte. Nous
recrucifions le Christ.
En disant cela, je laisse entendre que Dieu n’a pas voulu que l’effacement
du péché par la réconciliation offerte en Jésus soit automatique. Il me faut
m’approprier la parole qui m’offre aujourd’hui cette réconciliation. Je dois
faire quelque chose de cette réconciliation dans ma vie. Elle m’est offerte,
mais n’est pas effective par quelque coup de baguette magique qui aurait été
donné sur le cosmos entier un certain Vendredi à trois heures de l’après-midi.
De plus, le christianisme d’obédience protestante affirme que, même
réconcilié avec Dieu, même croyant, je reste un pécheur ! Les réformateurs disaient
que je suis à la fois juste et pécheur, toujours repentant Ÿ. Comment cela
se fait-il ? La réconciliation serait-elle une simili-réconciliation ? Absolument pas
! La parole (de grâce) qui me dit que la réconciliation m’est offerte, je dois
la recevoir toujours de nouveau parce que le péché ne cesse de renaître en moi
: je cède toujours à nouveau à la tentation d’en faire à ma tête. Et du reste,
si je me prétendais sans péché, je ne ferais que redoubler mon péché : je croirais
que je puis vivre dorénavant sans relation à Dieu, ce qui est la définition
même du péché. Être croyant, c’est fondamentalement se reconnaître pécheur et reconnaître
que je suis un pécheur pardonné Ÿ, un pécheur qui reste pécheur et qui a toujours
de nouveau besoin de s’entendre dire qu’il est réconcilié avec Dieu.