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Comment se représenter la santé, la maladie, la mort ?

27.10.2005 Thème : Vie, mort et après Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege
Vaste question qui explique peut-être une réponse si tardive ! Je me lance à
l’eau. Commençons par la représentation de la mort. Bibliquement – donc fondamentalement
pour un protestant – elle se définit comme rupture de relations. Le fils qui
a quitté, avec sa part d’héritage, son père et son frère est dit, dans Luc 15,  mort
Ÿ (v.24). Lorsque sa relation à son père a été rétablie, il est  revenu à la
vie Ÿ ou  s’est remis à vivre Ÿ. Il n’était bien entendu pas physiquement mort,
mais est présenté comme mort pour son père (de même que son père est mort pour lui),
car leurs relations étaient brisées. Le péché est ainsi souvent présenté comme
une mort, car la relation (essentielle) à Dieu n’existe plus (ex. : Rm 6,23).
La  mort Ÿ au sens commun de ce terme qualifie alors l’état d’un être dont toutes
les relations constitutives (à autrui, à soi-même, au monde naturel ou culturel,
au temps) sont brisées. Si pourtant sa relation à Dieu subsiste, alors cet être
– quand bien même il est mort – vit (cf. Jean 11,25). Il vit de ce qu’il est convenu
d’appeler la vie éternelle, car la relation fondamentale de sa vie (celle qui
le relie à Dieu) n’est pas brisée. Il est  en Dieu Ÿ et peut espérer un retour
à la vie de ses relations mortes  sur un autre plan de l’être, à la lumière d’un
autre soleil Ÿ.
Qu’est-ce alors dans ce contexte que la maladie ? Elle consistera en une altération
– pas une brisure complète – de certaines de ces relations constitutives. Quand
je suis physiquement malade, c’est ma relation au monde physique ou naturel
qui est en mauvais état. Dans le cas de la maladie psychique, c’est le rapport
à soi-même – et par ricochet à autrui – qui est altéré. On peut alors aussi
parler de maladie spirituelle quand notre relation à l’Absolu, à Dieu s’est
péjorée. Dès lors – contrairement à ce que nous fait croire la société dans laquelle
nous vivons – une maladie physique ne signifie pas encore la fin de tout. Elle
peut être acceptée, assumée pourvu que notre santé spirituelle soit bien réelle.
La vie se définit alors comme un n¶ud de relations de qualité entretenue avec
autrui, Dieu, soi-même, le monde... Cela correspond à ce que la Bible appelle
la vie éternelle : une vie qui ne s’étend pas de manière insupportablement ennuyeuse
à l’infini, mais une vie d’une qualité tout autre que ce qui caractérise habituellement
la  vie des humains Ÿ. Ce qui donne sa qualité à cette vie ? pour un protestant
: la qualité de la relation essentielle entretenue avec Dieu.



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