Est-il vrai qu'il n'y a pas de ciel, de paradis, d'enfer ?

En disant cela, ils se baseraient sur quels textes ? Je suis confuse car on
m'avait parlé de paradis depuis toute petite.
Chère Zeina,
Je suis aussi particulièrement méfiant à l'égard de ce que nous distillent ces
"radios américaines évangéliques". Il se trouve qu'elles peuvent effectivement
avoir de temps à autre raison. Ce me semble aussi être le cas en ce qui concerne
le paradis, le ciel etc. Il faut savoir que la Bible est très discrète à propos
de la description des "choses dernières" (contrairement à de nombreux autres
textes de l'époque). Il faut aussi savoir que nos représentations, dans la chrétienté
occidentale, du paradis et de l'enfer nous viennent bien davantage du Coran
et des représentations musulmanes par le contact que la chrétienté eut avec
eux au Moyen-Age que de la Bible!
Vous cherchez des textes nous disant que, quand on est mort, on est complètement
mort et qu'il n'y a pas une partie de nous-mêmes qui irait ailleurs (au ciel,
au paradis...). Dans le grand chapitre consacré à la résurrection par Paul écrivant
aux Corinthiens (I Cor 15), il y a quelques versets intéressants (vv.35ss.) où la mort
est décrite comme radicale. Notre être actuel comme celui d'une graine devra
mourir complètement et Dieu devra lui donner un "corps" tout autre lorsqu'il
le ressuscitera (37ss.). Et surtout Paul affirme clairement qu'"il faut que notre
être mortel revête l'immortalité" (53 et 54). Cela signifie que nous sommes
mortels et qu'il n'y a rien d'immortel en nous. Lors de la résurrection, l'immortalité
que nous ne possédons pas nous sera donnée. Du reste dans la représentation
biblique - parce que juive - de l'homme, jamais ou presque l'homme ou une partie
de l'homme n'est imaginé immortel. C'est dans la manière indo-européenne de
voir les choses (chez les Grecs, les celtes etc.) que l'on pense qu'il y a quelque
chose d'immortel ou de divin en chaque homme. Et le terme "psuché" que l'on
traduit souvent par "âme" dans la Bible devrait en fait être traduit par le
mot "vie". Ainsi aucune confusion ne pourrait plus être faite avec l'idée de
l'immortalité de l'âme qui doit être présupposée pour que l'on puisse parler
de ciel, de paradis, d'enfer comme de métempsychose, de réincarnation etc.