Marie et le disciple bien aimé au pied de la croix
en charge. Mais l'assurance vieillesse n'est pas l'intention du texte de Jean
(19,25-27). Ce texte signifie qu'au pied de la croix l'Eglise est fondée. Je
prêche du reste sur ce texte ce dimanche de Pentecôte, car en un sens c'est
la Pentecôte telle que vue par l'évangile de Jean!
Pour le comprendre il faut situer les personnages. Il y a bien entendu Jésus
qui dans quelques instants ne sera plus présent comme il l'avait été durant
sa vie terrestre. Il y a sa mère. Elle est mentionnée ici et lors du miracle
de Cana (Jn 2,1-12). A chaque fois Jésus s'adresse à elle avec une certaine distance.
Il ne lui dit pas "Maman" ou "Mère", mais "Femme"! Elle semble représenter ici
les disciples parmi lesquelles il y avait - shoking! - ces trois femmes qui
sont au pied de la croix. Il y a aussi non pas Jean - comme le dit la tradition -,
mais "le disciple bien aimé" comme il se désigne lui-même dans son évangile.
C'est lui qui est l'intime de Jésus. Lors du dernier repas il est penché sur
la poitrine de Jésus (13,25). Ce sera le premier témoin de la résurrection qui
comprendra ce qui a eu lieu ( à la différence de Pierre) (20,1-10). Il est le
témoin fidèle de l'évangile de Jésus.
Dès après la mort de Jésus il sera pour les disciples (représentés par Marie
) le représentant ou le substitut du Fils. Il est dorénavant chargé de parole
auprès des autres disciples. Mais à l'inverse la disciple Marie deviendra comme
une mère pour le disciple bien aimé. Outre la définition de la tâche de l'Eglise
(s'annoncer la parole d'évangile), il y a dans ce bref passage une indication
intéressante à propos des relations entre les chrétiens dans l'Eglise. L'amour
entre chrétiens est défini comme materno-filial. Il s'agit d'autre chose que des
"frèèèères et soeuuurs". Il ne s'agit pas non plus d'un amour "érotique", sentimental.
Il s'agit d'une relation qui comporte distance (des générations) ET intimité
(enfant-père-mère), respect-crainte ET confiance-abandon.