Quelles sont les caractéristiques du vrai jeûne ?
se tourner vers Jésus. Or Jésus a été en conflit avec les hommes de son temps
sur la pratique du jeûne. Le jeûne était l'une des oeuvres exigées par la loi
pour non tant plaire à Dieu que pour faire preuve d'humilité devant Lui, de disponibilité
à Son égard. Par le jeûne on entendait mieux prendre conscience du vide qui
nous habite et du besoin de Dieu qui habite tout être humain. Le "cousin" de
Jésus qu'était Jean-Baptiste était connu pour sa discipline en la matière et
pour l'enseignement qu'il dispensait à ses disciples à ce sujet.
Or Jésus et ses disciples ne semblent pas avoir jeûné! On vint donc dire à Jésus:
"Pourquoi tes disciples à toi ne jeûnent-ils pas, alors que les disciples de
Jean et les disciples des pharisiens jeûnent ? Jésus répondit: Les amis du marié
peuvent-ils jeûner prendant que le marié est avec eux ? Aussi longtemps qu'ils
ont le marié avec eux, ils ne peuvent jeûner. Les jours viendront où le marié
leur sera enlevé; alors ils jeûneront en ce jour-là." (Mc 2,18-20). L'interprétation
de la fin de ce petit texte est difficile. Ce qui semble clair, c'est que Jésus
ait libéré ses disciples de la discipline du jeûne. Dieu leur était, en effet
pleinement présent dans le marié et cela se fête, se vit pleinement, pas à la
"retirette" comme quand on jeûne, fait contrition... Il est aussi symptômatique que
dans toutes les épîtres on ne trouve aucune invitation des chrétiens - à ma
connaissance - au jeûne. Le seul jeûne dont il soit question est celui imposé
par les circonstance: quand il n'y a plus de nourriture...
Quant au dernier membre de phrase de ce que dit Jésus (Les jours viendront où
le marié leur sera enlevé; alors ils jeûneront en ce jour-là), on ne sait trop
s'il s'agit d'un rajout de certaines communnautés judéo-chrétiennes qui avaient
conservé la pratique du jeûne ou s'il s'agit d'une invitation à un jeûne spirituel
de la part des disciples lorsqu'ils seraient "en ce jour-là", au pied de la
croix, conduits à vivre dans l'effroi, la tristesse, voire la contrition...