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Votre questionPeut-on croire de manière intéressée en Dieu ?
d'après Pascal, nous avons tout intérêt à croire en Dieu. je suis assez d'accord avec lui, et c'est bien ce qui me gène : nous, chrétiens, affirmons que nous aimons Dieu parce qu'il nous a aimé le premier. C'est une formule passe-partout couramment employée pour justifier notre attachement à Dieu. mais n'est-elle pas hypocrite ? Est-ce que nous aimons vraiment Dieu ? c'est triste à dire, mais personnellement, je ne crois pas aimer Dieu. j'attends tout de lui, comme un dû. il promet un avenir plein d'espérance ? qu'il le donne ! mais si une tuile me tombe sur la tête, je vais lui en vouloir... mon retour à lui, à quoi est-il du si ce n'est à une soif d'amour, de compréhension, de paix avec moi-même ? et puis surtout, comment aimer quelqu'un qu'on ne connait pas, qui nous échappe en permanence, qu'on ne voit pas, dont on ne ressent la présence que de façon éphémère, qui peut-être, n'existe pas ? veuiller excuser la confusion de cette question que je viens de relire et qui n'est pas trè
Réponse de : 
Jean-Denis Kraege
Jean-Denis Kraege
, mais enfin... j'espère que vous la comprendrez! à bientôt
Votre question tourne toute entière autour du droit qu'il y a à croire en Dieu
de manière intéresséeŸ. Nous sommes effectivement tous ainsi faits que nous
choisissons ce qui nous apporte un avantage. Croire en Dieu n'a d'intérêt que
si cela nous apporte quelque chose. Et si pourtant Dieu nous avait déjà énormément
avant même que nous nous mettions à croire ? Pour un croyant, Dieu nous a donné
la vie, de quoi nous nourrir le corps et l'esprit, de manière générale la santé,
de magnifiques et terribles spectacles dans la nature... En Jésus, il nous a donné
une raison de vivre: le servir et servir notre prochain. Il nous désigne aussi
par son Esprit où est la vérité: non seulement il nous donne des évidences fondatrices
de notre connaissance du monde, mais aussi la vraie manière de vivre, de comprendre
sa vie. On pourrait ainsi continuer longtemps la liste de tous ce que Dieu nous
offre gratuitement. Ce n'est pas là pour moi une formule passe-partout. Ce n'est
surtout pas une formule hypocrite. Dieu m'a aimé le premier. Il l'a fait depuis
en tout cas vingt siècles et continue de m'aimer. Si dès lors je crois en Lui,
mets ma confiance en Lui, ce ne sera pas de manière intéressée, mais reconnaissante.
Et ma confiance, c'est que la promesse qu'il m'a faite, il la tiendra. Ma confiance,
c'est qu'il continuera à pourvoir à mes besoins et continuera de m'inciter -
espérons, pas en vain - à partager mon superflu avec ceux qui ont moins que
moi parce qu'il a prévu assez pour tous...
Tout cela est bien entendu soumis à la possibilité que Dieu n'existe pas. Ma
confiance reconnaissante est une folle reconnaissance aux yeux du monde car
elle reconnaît dans ce qui m'arrive la main de Dieu alors que ce n'est peut-être
qu'une totale illusion. Mais en la matière - c'est ce que Pascal nous dit de plus intéressant
- il n'y a pas d'autre chose à faire que de parier, car nous sommes tous embarqués.
Que nous croyons ou que ne croyons pas en Dieu, nous parions. Il n'existe pas
d'attitude neutre qui nous permettrait de nous éviter de parier face à la question
de l'existence ou de la non-existence de Dieu!
Votre question tourne toute entière autour du droit qu'il y a à croire en Dieu
de manière intéresséeŸ. Nous sommes effectivement tous ainsi faits que nous
choisissons ce qui nous apporte un avantage. Croire en Dieu n'a d'intérêt que
si cela nous apporte quelque chose. Et si pourtant Dieu nous avait déjà énormément
avant même que nous nous mettions à croire ? Pour un croyant, Dieu nous a donné
la vie, de quoi nous nourrir le corps et l'esprit, de manière générale la santé,
de magnifiques et terribles spectacles dans la nature... En Jésus, il nous a donné
une raison de vivre: le servir et servir notre prochain. Il nous désigne aussi
par son Esprit où est la vérité: non seulement il nous donne des évidences fondatrices
de notre connaissance du monde, mais aussi la vraie manière de vivre, de comprendre
sa vie. On pourrait ainsi continuer longtemps la liste de tous ce que Dieu nous
offre gratuitement. Ce n'est pas là pour moi une formule passe-partout. Ce n'est
surtout pas une formule hypocrite. Dieu m'a aimé le premier. Il l'a fait depuis
en tout cas vingt siècles et continue de m'aimer. Si dès lors je crois en Lui,
mets ma confiance en Lui, ce ne sera pas de manière intéressée, mais reconnaissante.
Et ma confiance, c'est que la promesse qu'il m'a faite, il la tiendra. Ma confiance,
c'est qu'il continuera à pourvoir à mes besoins et continuera de m'inciter -
espérons, pas en vain - à partager mon superflu avec ceux qui ont moins que
moi parce qu'il a prévu assez pour tous...
Tout cela est bien entendu soumis à la possibilité que Dieu n'existe pas. Ma
confiance reconnaissante est une folle reconnaissance aux yeux du monde car
elle reconnaît dans ce qui m'arrive la main de Dieu alors que ce n'est peut-être
qu'une totale illusion. Mais en la matière - c'est ce que Pascal nous dit de plus intéressant
- il n'y a pas d'autre chose à faire que de parier, car nous sommes tous embarqués.
Que nous croyons ou que ne croyons pas en Dieu, nous parions. Il n'existe pas
d'attitude neutre qui nous permettrait de nous éviter de parier face à la question
de l'existence ou de la non-existence de Dieu!