théodicée 4 (ou 5)

par des tsunamis. J'aime même lui demander régulièrement de ne pas me soumettre
à la tentation et d'user d'autres moyens pour me faire comprendre ce qu'il a
à me dire (Mt 6,13). Mais, puisque vous faites allusion aux interventions bibliques
de Dieu, croyez que je n'ai pas inventé ce que je vous dis et que quand, dans
l'Ancien Testament, le peuple reçoit une gifle militaire comme l'occupation
de son pays, la déportation de ses notables à l'étranger, il réagit en y voyant
quelque chose que Dieu lui dit, non pour se venger, mais pour faire revenir
ce peuple à Lui. Lorsque des malheurs plus terribles les uns que les autres
tombent sur Job, le prologue de ce livre dit précisément que c'était pour éprouver
sa foi. Il y avait une intention - une parole de Dieu - en l'occurence à l'adresse
de Job, même s'il n'y avait pas d'ange gentillet, mais - dans les représentations
de l'époque - le ministre du mal qui s'appelle Le Satan, le Tentateur. Quant au Nouveau
Testament, il nous raconte qu'on posait un jour une question à Jésus concernant
les raisons pour lesquelles des hommes avaient été tués et leur sang mêlé à
celui de leurs sacrifices. Jésus répond en particulier par l'exemple de la tour
de Siloé qui, à Jérusalem, s'était écroulée sur dix-huit personnes. Il affirme
que ce n'était pas parce que ces personnes étaient plus coupables que celles
sur lesquelles la tour ne s'est pas écroulée, mais "pour que vous vous convertissiez"
(cf. Lc 13, 1-5). Si c'est "pour quelque chose" que cette tour s'effondre, n'est-ce
pas aussi "pour quelque chose" que nous assistons à tant de malheurs ou les
subissons? Mais pour (nous dire) quoi ? J'ai répondu il y a quelques instants
à microbe qui posait une question un peu semblable à la vôtre que l'une des choses
que Dieu peut nous dire par ce qui a eu lieu autour du golfe du Bengale, c'est
que nous avons effectivement à nous retrousser les manches non tant pour nous
donner bonne conscience que par solidarité et parce que Dieu nous le demande.
Cela, ce n'est ni une divinité de conte de fée, ni un dieu de cauchemard qui
nous le demande et nous donne la liberté de le faire, là où nous sommes cauchemardesquement
attachés à notre confort, à notre bonne conscience, à nous-mêmes...