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Comment ne pas céder au misérabilisme quand on est chrétien?

22.11.2004 Thème : Christianisme et autres religions Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege
ne sagesse infinie , d'un amour
parfait et qu'il m'entraine vers ses défis.
Je peine dans ce misérabilisme, qui veut que Dieu soit faible, humble,caché
et si discret qu'il en devient invisible et muet.
Le nourisson de Bethléem ne l'a été que quelques année, et même l'Homme de
Galillée n'a vécu que peu de temps, mais ce qu'il me donne de contempler, c'est
sa "grandeur".
Peut-être, peut-être que Dieu n'est pas ou bien faible ou bien fort, mais fort
et faible, humble et rayonnant de beauté, visible et invisible dialoguant et
souvent silencieux...
Tout d'abord à propos de l'homme à l'image de Dieu, je ne crois pas que l'on
puisse en déduire quoi que ce soit sur ce qu'est Dieu si l'homme est misérable.
Etre à l'image de Dieu, c'est pour moi être une personne tout comme Dieu est
une personne. C'est être un cor-respondant de Dieu: une personne qui répond à
Dieu et à qui Dieu répond. Un partenaire dans un dialogue.

Mais votre question a trait principalement au misérabilisme du christianisme.
Vous aimeriez un Dieu grand, fort, beau, sage, parfait. Tout être normalement
constitué commence par imaginer un dieu de la même manière que vous. Mais comme
on ne le trouve pas ainsi en Jésus, vous tentez à juste titre de dire que Dieu
doit alors être faible ET fort. Puis votre liste biaise un peu: vous ne dites
plus beau et laid, mais beau et humble. Et vous ne poursuivez pas avec sage
(et fou ?), parfait (et imparfait ?), aimant (et haïssant?), mais vous trouvez
des couples plus acceptables: visible et invisible, dialoguant et silencieux...
Cette difficulté que nous tous avons à aligner les antithèses à propos de Dieu
est symptomatique. Nous avons beaucoup de peine à accepter que Dieu soit laid, fou,
limité, juge... Et pourtant il l'est AUSSI. C'est ce qu'il nous a montré de
Lui en Jésus.

C'est qu'on ne peut pas simplement juxtaposer ces qualificatifs qui nous permettent
de dire des aspects de ce que Dieu nous présente de Lui. La juxtaposition d'un
misérabilisme et de ce que nous aimerions que Dieu soit n'est pas satisfaisante.
Elle donne du grain à moudre à l'athéisme. Il faut aller jusqu'à dire que Dieu
est fort dans ce que nous appelons sa faiblesse (la crèche), qu'il est beau
lorsqu'il nous paraît laid (la croix), qu'il est visible quand il nous semble
absent et invisible (certaines banales paroles de sagesse de Jésus)... Et il nous
faut à l'inverse dire que Dieu n'est pas vraiment Dieu lorsqu'il nous semble
correspondre à nos attentes (beau, sage, aimant, infini...), pas plus qu'il
n'est seulement ce qu'il nous paraît parfois être (lointain, absent, sourd, faible,
impuissant,...).

Alors nous découvrons au moins deux choses: que Dieu est complètement paradoxal
et que nos mots n'arrivent absolument pas à saisir ce que signifie qu'il soit
à la fois beau et laid, par exemple. Dieu est au-delà de nos mots. Il est -
comme vous le dites - Tout Autre que tout ce que nous pouvons nous représenter.
Nous ne pouvons en faire une idole: un objet qui pourrait être à notre disposition.
Il nous échappe constamment et c'est à nous d'être à sa disposition. La seconde
chose que nous découvrons,c'est que nous ne pouvons plus nous représenter la
force ou la toute-puissance de Dieu de la manière dont nous nous l'imaginions
avant que nous l'ayons liée à son impuissance. Cette force de Dieu dont rien
ne peut nous séparer, ce ne peut alors être que la force de son amour (cf. Rm 8,
31ss.). De même la sagesse de Dieu ou sa beauté ou sa grandeur ou sa justice
ou son éternité, ce sont fondamentalement des qualités qu'il ne possède pas
tellement pour lui-même que des qualités dont il veut me faire don. C'est ain
si qu'il m'entraîne dans ses défisŸ



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