L'homosexualité conséquence du péché?

à propos de Rm 1. Je vous renvoyais à Rm 14 ou à I Cor 8 parce qu'il y est question
des forts et des faibles et du faux scandale qu'il s'agit à tout prix d'éviter
à l'égard de ces "faibles". Ceux-ci doivent être placés face au vrai scandale de
la croix. Pour ce faire, il ne faut pas que des questions de comportement extérieur
des autres chrétiens (consommation de viandes consacrées aux idoles, homosexualité,
prise de parti en matière politique...) viennent faire écran entre l'évangile et
eux.
Maintenant à propos de Rm 1, 18-32, je lis ce passage, assez difficile il est
vrai, de la manière suivante. La colère de Dieu (v.18) s'élève contre le péché
des hommes (18: impiété. 21: pas rendu gloire et actions de grâce à Dieu; vains
raisonnements, insensés en leur coeur, proie des ténèbres, 22: fous; 23 troqué
la gloire de Dieu contre des représentations: idolâtrie). Dans les vv.18 à 23,
c'est la transgression de la première table de la loi et plus particulièrement
des deux premiers commandements par les païens qui est rappelée. Paul précise
de plus que ces païens sont inexcusables car ils auraient pu connaître Dieu
s'ils n'avaient pas succombé au péché (19-20).
Paul fait la transition avec la suite (v.24s.) au moyen d'un "C'est pourquoi":
il va préciser les conséquences de cette rupture des justes relations avec Dieu
par quelques exemples. Les premières conséquences du péché qu'il évoque sont
le désir-convoitise du coeur, l'impureté, le mensonge, l'adoration de la créature. Au
v. 26, il répète un tout petit peu différemment son "C'est pourquoi" et c'est
ici qu'il va parler ainsi qu'au v. 27 de l'homosexualité. Elle est donc une
conséquence du péché au même titre que la convoitise ou le mensonge...
Le lien qui existe entre le péché tel que décrit par Paul et l'homosexualité
va toutefois plus loin qu'une simple conséquence un peu inexplicable: dans le
péché, en effet, il y a refus de l'altérité de Dieu. On ne veut pas que Dieu
soit Dieu. On le réduit à une idole pour l'avoir à notre disposition, On veut prendre
la place de Dieu. "Etre comme des dieux" (Genèse 3, 4). Dans l'homosexualité,
se manifeste ce même refus immature de l'altérité de l'autre, en l'occurence
de l'autre sexe. Ce refus de l'altérité se manifeste encore dans l'adoration de la créature
plutôt que du créateur (v.25), dans le refus de la vérité de Dieu et le choix
du mensonge (des hommes) (v.25). On pourrait aussi le retrouver dans les autres
conséquences du péché que Paul développe dans les v.28-31.
J'aime ici à préciser que je ne puis, à cause de ce texte et d'autres des Ecritures,
considérer l'homosexualité comme un péché; elle est seulement sa conséquence.
Le péché fondamental ou encore originel, ce n'est pas de mal se comporter face
à une règle morale, mais c'est de ne pas croire en Dieu. Kierkegaard disait que
le contraire du péché, ce n'est pas la vertu, mais la foi.