Participer ?

Participer ?

Rechercher dans 5076 réponses...

Suivez-nous !

La chasteté, c'est quoi?

09.08.2004 Thème : Éthique: choix, responsabilité, liberté et morale Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege
Le Petit Robert dit à propos de la chasteté: "Vertu qui consiste à s'abstenir
de tout plaisir charnel jugé illicite et de toute pensée impure". Cette définition
parle de la chasteté à la fois en relation à la sexualité et aux normes morales
que l'on se donne (illicite, impur).

La Bible semble présenter la chasteté non comme une vertu, mais comme une réalité
quasiment impossible à vivre. J'en veux pour preuve la radicalisation par Jésus
de l'interdit à propos de l'adultère: "Quiconque regarde une femme avec convoitise
a déjà, dans son coeur, commis l'adultère avec elle" (Mt 5,28). Qui peut, au plus
intime de soi, être dès lors chaste ? Et aussi le texte de l'épître de Paul
aux Corinthiens (chapitre 7) où il affirme certes qu'"il est bon pour l'homme
de s'abstenir de la femme", mais où il poursuit par "toutefois", affirmant qu'il
ne faut pas rêver. Il propose même aux couples qui ont d'un commun accord choisi
la chasteté pour un temps (de prière) de "retourner ensemble" pour éviter de
céder à la tentation. Un couple chaste avec constance, cela n'existe pas, laisse-t-il
entendre. Et il poursuit en invitant les veuves et les célibataires à rester
non-mariés comme lui (parce qu'ils attendaient la fin du monde pour très bientôt),
mais il n'en fait pas une règle absolue: il est normal que l'on "brûle".

Je ne considère dès lors pas la chasteté comme une vertu chrétienne. Pour ce
faire, il faudrait considérer la sexualité comme un péché, voire comme une conséquence
du péché, ce qu'elle n'est certainement pas, faisant partie de la bonne création
de Dieu. Quant aux homosexuels, pourquoi exigerait-on d'eux une vertu que l'on
n'exige pas des hétérosexuels? Si l'on veut aborder le problème de l'homosexualité,
il s'agit de le considérer à mon sens non sur une base morale (pur/impur, licite/illicite,
vertu/vice), mais d'un point de vue à la fois spirituel (cf. la conséquence du péché en
Rm 1, mais aussi Rm 14 et I Cor 8) et psychologique.



Aucun commentaire

  •