Est-ce que se suicider est un acte de liberté ?

Je reviens sur la question et la réponse concernant le suicide.
Si donner ou se donner la mort n'est pas un acte de liberté c'est donc une forme
de contrainte. Nous sommes donc contraints si nous ne sommes pas libre de nos
choix pour cette décision. Si j'ai bien compris la réponse, vous parlez d'une
prison que l'on construit soi-même. Nous nous privons nous-mêmes de notre liberté.
Jesus a dit : "la verité vous rendra libre"
Comment dès lors accepter la vérité alors que c'est en regardant sa vie en face,
en se rendant compte que la vérité était trop lourde qu'elle a mis fin à ses
jours...
Je ne connais pas la situation dont vous parlez et je ne pourrais certainement
ne parler que dans le vide ... et je vous conseillerais d'en parler de vive
voix avec le pasteur ou le prêtre de votre paroisse.
Cela dit, j'aurais maintenant tendance à vous demander: "Qu'est-ce que la vérité ?"
Plus particulièrement, devant quelle vérité la personne que vous regrettez a-t-elle
mis fin à ses jours ?
Et peut-on faire une différence entre cette vérité-là et celle dont parle Jésus,
qui rend libre ?
Vous avez plus d'éléments que moi pour répondre à ces questions de manière adéquate.
Je crois qu'il peut arriver que la pression sur les épaules de quelqu'un soit
tellement forte, qu'il n'arrive plus à distinguer la possibilité de demander
de l'aide à autrui, ni la possibilité de dire qu'il ne peut plus assumer ce
qui lui arrive. La personne se retrouve dans une sorte de prison dont il ne peut
plus percevoir d'issues convenables.
Le suicide est peut-être alors une affirmation forte du soi, qui veut échapper
à cette prison et qui ne voit pour cela que cette solution. Mais je crois vraiment
que la liberté qui s'exprime dans cet acte n'est pas le signe d'une 'vraie'
liberté d'exister, avec les bons et les mauvais côtés de son être.
En ce qui concerne l'entourage, il se peut qu'il se sente responsable de la
construction de cette prison à laquelle le suicidé a voulu échapper; les questions
telles que "ai-je fait qqch de mal ?", "est-ce que je l'ai assez écouté ?" et
les réflexions du genre "si seulement j'avais entendu cela ..." etc. traduisent
le malaise devant le suicide, la colère contre soi ou même contre l'autre, d'avoir
osé faire ça ...
Nous ne sommes pas des supermans, et nous ne pouvons pas tout penser et prévoir
à la place des autres ... nous faisons des erreurs, c'est vrai.
Mais un suicide n'est jamais la conséquence d'un seul problème: c'est plutôt
suvent le résultat d'une accumulation de choses que certaines personnes sauront
résoudre séparément et que d'autres finiront pas voir comme une prison: en d'autres
termes, l'entourage peut comprendre que le suicidé a été seul responsable de son acte.
Et que parfois, désirer que les choses se soient passées autrement est proche
de nier à l'autre la responsabilité de son acte ...
La vérité que vous avez à assumer, c'est celle d'être humain, de faire ce que
vous pensez juste et de parfois vous tromper ... et de ne pas oublier que c'est
avec les autres que cela arrive, qui sont dans le même cas que vous.