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Un ministre homosexuel a-t'il sa place dans l'Eglise ?

19.05.2004 Thème : Éthique: choix, responsabilité, liberté et morale Bookmark and Share
Réponse de : Michel CornuzMichel Cornuz
Monsieur, vous posez là une question bien délicate, que j'aborde avec des pincettes
... d'autant plus que bien des églises (avec un petit 'é') se posent actuellement
cette question (dont celle de votre région): je ne prétends pas parler à la
place et pour aucune d'entre elles, mais juste en mon nom propre.

Il nous faudrait, pour bien répondre, faire le tour des textes bibliques qui
parlent de sexualité, et vous comprendrez que si je ne le fais pas ici, c'est
faute de place et de temps.

Mais qu'est-ce qui constitue l'Eglise ? Selon une définition classique (Jean
Calvin) c'est: l'annonce claire de l'Evangile, l'administration correcte des
sacrements ainsi que l'exercice de la charité ou diaconie.

L'Eglise n'a donc pas de rôle à tenir dans le jugement des coeurs, qu'elle doit
laisser à Dieu: elle a pour vocation d'accueillir toute personne et de l'aider
à vivre sa foi en relation avec le Dieu qu'elle proclame, que cette personne
soit homosexuelle ou non.

D'autre part, la valeur des éléments qui constituent l'Eglise ne dépend en aucune
manière de la moralité, de la sexualité ou du comportement de celles et ceux
qui les mettent en oeuvre. A ce titre là, il n'y a aucun empêchement, à mon
avis, à ce qu'un(e) pasteur(e) soit homosexuel(le).

Mais cette réponse n'efface pas, et n'effacera jamais sans doute, les réactions
'épidermiques' face à l'homosexualité. Le problème ne se situe pas tant sur
le plan de la théologie que sur le plan d'une pastorale qui propose à différentes
parties de l'Eglise de vivre en harmonie les unes avec les autres.
Poseraient problème, dans ce sens là, les ministres qui, soit cacheraient leur
homosexualité, soit en feraient un argument militant ...
ces personnes poseraient problème de la même manière que posent problème toute
personne, qu'elle soit ou non engagée dans le ministère, qui n'oserait avouer
son homophobie, ou en ferait un argument militant !

Pour ma part, je ne crois pas que ce soit à l'Eglise de trancher le débat (le
jugement des coeurs revient à Dieu), mais bien plutôt d'être ici-bas un lieu
ou les discussions et les remises en questions peuvent avoir lieu ouvertement,
dans le cadre d'une recherche honnête de la vérité et de la volonté de notre
Seigneur.



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