Est-ce que rites ou dogmes sont réellement utiles ?

Bonjour ! Permettez-moi tout d'abord d'essayer de distinguer le rite du dogme,
parce que pour moi, ce n'est pas tout à fait la même chose.
Un rite, c'est quelque chose que je fais, dans un certain ordre, avec une certaine
habitude.
Un dogme, c'est une proposition, une réflexion incontournable qui prend forme
de loi pour ainsi dire. Et même si parfois je ne suis pas d'accord avec les
lois, que je ne les comprends pas, je dois m'interroger sur leur raison d'être
et je peux parfois les comprendre, par l'histoire de leur mise en forme, par les
circonstances qui ont présidé à leur élaboration etc.
Cela dit, la Bible nous dit en Ephésiens 2, 8: "Car c'est par la grâce de Dieu
que vous avez été sauvés, au moyen de la foi. Ce salut ne vient pas de vous,
il est un don de Dieu" (Traduction en Français Courant).
Rites et dogmes ont donc peut-être un sens, mais il est humain et ne correspond
pas forcément à une demande de Dieu, pour lequel seule la foi compte, celle
à laquelle il donne lui-même accès ...
Quelqu'un pourrait sans doute effectuer tous les rites qu'il voudrait, s'il
n'y investit aucune foi, cela ne lui servira sans doute à rien.
Mais les rites, comme les dogmes, ne sont pas les fruits du hasard, mais d'une
élaboration progressive ... d'ailleurs, les rites peuvent varier d'une communauté
à une autre: le signe de croix n'est pas en vigueur partout.
Ce qui me semble important, c'est de trouver dans le rite, ou le dogme, ce qu'il
permet de vivre comme 'relation' à Dieu ou aux autres; plus précisément, ce
qu'il ME permet de vivre comme relation à Dieu ou aux autres.
Personnellement, convaincu de l'utilité et de la valeur de certains rites, je
vous encouragerais plutôt, pour commencer, à vous demander comment vous trouveriez
agréable de rentrer en relation avec Dieu, pour vous.
Et se dessineront alors un certain nombre de gestes et de positons qui auront
du sens pour vous.
Ensuite, vous vous demanderez peut-être comment vivre ce même sens en compagnie
d'autres personnes, et je pense que les formes que vous aurez choisies tout
d'abord évolueront.
Enfin, vous arriverez à l'étape où la relation entre Dieu et vous ne passera
plus seulement par des gestes, mais en viendra aux mots, où vous aurez envie
aussi bien de recevoir quelque chose de Dieu que de lui dire où vous en êtes ...
vous en arriverez à ce que je comprends comme un sacrement: un échange entre
un humain et Dieu, une bénédiction de Dieu, un engagement de l'humain pour sa
vie, un engagement à confirmer parfois, à réaffirmer souvent, à corriger certainement
au long des années, mais qui, à chaque fois, devrait vous permettre de gagner
la lucidité sur vous-même, de voir d'où vous venez et où vous avez envie d'aller.
Prier ... voilà ce qui permet de réaliser le plus simplement possible ce que
je viens de dire: prendre acte du moment que vous vivez, regarder les traces
qui vous y mènent et l'objectif que vous poursuivez; regardez vos envies, vos
doutes, vos peurs ou vos facilités, lucidement: vous verrez ensuite plus clairement
où vous allez ... et si vous ne le voyez pas sur le moment, si vous avez été
honnête avec vous-même, vous le comprendrez un jour, plus tard. Et les épreuves
vous paraîtront plus acceptables.
Je ne peux pas dire que les rites, sacrements etc. soient indispensables: il
y a dans ce mot une notion de contrainte qui est pour moi étrangère à la foi.
Mais ces gestes, s'ils sont habités par la foi et la conscience d'une relation
entre un humain et Dieu, ces gestes sont utiles, bénéfiques, bienfaisants. A essayer,
sans modération ... mais avec lucidité !