Pourquoi un même sort pour les justes et les méchants ?

injuste.
Je ne sais pas ce que je peux espérer d'une vie si incertaine.
Votre question fait écho à ce qu'écrivait un sage il y a plus de 25 siècles :
"J'ai dit en mon coeur: j'aurai le même sort que l'insensé; pourquoi donc ai-je
été plus sage? Et j'ai dit en mon coeur que c'est encore là une vanité." (Ecclésiaste
ou Quohélet 2.15)
Je comprends que cela vous paraisse parfaitement injuste, mais cela met en
évidence le fait que la vie humaine est pleine de contradictions, de limites.
Des gens sont blessés et victimes de violences injustes. Et parfois des victimes
deviennent à leur tour des bourreaux pour d'autres. Les circonstances de la vie
font que pour certains tout semble rouler sans problème alors que pour d'autres
ce n'est qu'une suite de difficultés, de maladies ou de deuils. C'est vrai la
vie est profondément injuste.
Jésus le Christ en a aussi été le témoin. C'est pourquoi il a montré que le
chemin de la justice vraie passe par une profonde et vraie solidarité de Dieu
envers les victimes, les exclus, les blessés de la vie. Et lui-même ne sera
pas épargné.
Ce qui signifie qu'il nous faut sortir du discours et de la logique du mérite.
Ce n'est pas une catégorie ou une valeur reconnue par l'Evangile. Pensez par
exemple à la parabole des ouvriers de la dernière heure (Matthieu 20) qui remet
en cause la prétention "justifiée" des ouvriers de la première heure de "mériter"
plus que les autres.
Nous devrions donc trouver une autre raison de vivre et d'être juste que celle
d'une récompense au mérite. L'apôtre Paul écrit dans sa première lettre aux
Corinthiens (chap. 13) que pour lui trois choses demeurent : la confiance, l'espérance
et l'amour. Et précise-t-il, la plus grande c'est l'amour.
Justement le véritable amour ne peut être l'objet d'aucun marchandage. Je n'aime
pas en vue d'une prime particulière. J'aime car je suis aimé. Par d'autres certainement,
mais principalement de Dieu qui m'a aimé le premier sans calcul, sans condition,
sans savoir si je le méritais ou non. Cela m'est rappelé par le signe du baptême
et c'est la manière dont Dieu combat contre les injustices de la vie. A nous
de décider ce que nous voulons en faire dans notre quotidien et de voir en quoi
cela change notre regard sur les justes et sur les injustes.