Est-ce Dieu qui nous sauve ou nous permet-il simplement de nous saver par nous-mêmes?

Qu'il est dur d'accepter le monde...ce monde, qui même au privilégiés que nous
sommes en fait voir des mures et des pas mures. Je me prends parfois, à m'asseoir
un moment sur un rebord terrestre, et à observer se monde en mouvement, en éternel
mutation, mais dans quelle direction se transforme-t-il? Sur ce même rebord terrestre
au je m'apitoye sur mes chagrins d'amours, mes insatisfactions diverses et variée,
je prends un peu de hauteur et je me rend compte de la petitesse des mes soucis.
Soudain, les problèmes des autres me sautent à la figure, submergé par cette quantité
insondable de misère, je redescend. En se faisant je me fait croire que ce n'était
qu'un mauvais rêve, je construit un mur entre mon rebord terrestre, rempli de
mes futiles préoccupations, et ce monde extérieure que je ne veux pas voir. Quelque peux
bousculé par la construction de ce mur, j'essaie de faire passer quelques signes
d'espoirs par dessus, en faisant attention de ne pas trop me pencher. Depuis
que j'envoie un peu du trop plein de plaisir de mon monde dans l'autre monde, je
regarde ce mur avec plus de facilité, moins de culpabilité peut-être, petit
à petit, apparaissent des fenêtres dans ce mur, je m'ouvre au monde. Après s'être
voiler la face, j'ai envie d'agir, je n'arrive plus à accepter, je dois faire
quelque chose, est-ce pour que moi je me sente mieux, ou que d'autres se sentent
mieux? Peu importe, le résultat est le même. J'agis. Le peu que l'on peut faire,
le très peu que l'on peut faire, il faut le faire. Je reviens de mon expédition
sur ce rebord terrestre, je replonge dans ma vie, je relativise maintenant mes
peines en les partageant avec d'autres,,, puis je m'intérroge, et Dieu dans
tout ca? Lui qui est constament sur ce rebord terrestre, ne voit-il pas ce qui
se passe ici bas? a-t-il construit un mur, là ou il ne devrait n'y avoir que
de l'air? Pourquoi, comme moi, n'a-t-il pas envie d'agir? Pourqouoi ne fait-il
rien? C'est dur d'accepter cela!
Je pousse ensuite un peu la réfléxion, est-si Dieu n'était pas ce rebord terrestre?
Dieu serait celui qui nous fait nous rendre compte de la réalité de ce monde,
et qui donne les moyens à ceux qui viennent les cherchers d'agir, à son échelle?
Cela me convient qu'à moitié! Après cette longue réfléxion j'en viens enfin à ma
question, peut on dire que ce n'est pas Dieu qui va sauver l'homme, résoudre
nos problèmes, nous aider, que Dieu n'a pas ce pouvoir la, mais que par les
valeures qu'il nous inculque, par les réfléxions dans lequelles ils nous mènent,
il permet à l'Homme de se sauver lui même?
Bonjour Pascal,
Merci d'avoir partagé avec nous le fruit de vos réflexions depuis votre "rebord
terrestre"... Je suis en accord avec beaucoup de ce que vous dites, notamment
le fait de ne pas rester un spectateur, mais d'être aussi dans l'action pour
soulager un peu (à notre mesure) la détresse d'autrui...
Alors, qu'en est-il de Dieu? Vous pressentez que Dieu n'agit pas de manière
directe, de l'extérieur de sa création, d'un coup de baguette magique...Il nous
faut faire le deuil d'un tel Dieu, car cela ne peut nous conduire qu'à l'athéisme
devant son "inaction" manifeste... J'irais aussi dans votre sens, dans l'idée que
Dieu nous confie une responsabilité pour ce monde, nous inspire des valeurs
pour guider notre action, etc... Mais j'irais plus loin, car ce n'est pas qu'une
"aide extérieure", qui ferait que nous resterions livrés à nous-mêmes pour résoudre
les problèmes, et que nous aurions alors à "nous sauver par nous-même"...Dieu
nous donne son Esprit, c'est donc Lui qui continue d'agir à travers nous, quand
nous nous ouvrons à son Esprit, quand nous débroussaillons les obstacles et résistances
afin d'être réceptifs à son Amour transformateur...On peut ainsi sortir de l'alternative
: ou Dieu intervient directement ou il nous laisse nous débrouiller seuls. Dieu
intervient, mais à travers nous, à travers nos actions, notre engagement... Une
grande spirituelle contemporaine, qui a connu les camps de concentration, Etty
Hillesum a pu écrire ces propos que je vous laisse pour poursuivre votre réflexion
" Je vais t'aider, mon Dieu, à ne pas t'éteindre en moi, mais je ne
puis rien garantir d'avance. Une chose cependant m'apparaît de
plus en plus claire: ce n'est pas toi qui peux nous aider, mais nous
qui pouvons t'aider - et ce faisant, nous nous aidons nous-mêmes.
C'est tout ce qu'il nous est possible de sauver en cette époque et
c'est aussi la seule chose qui compte: un peu de toi en nous,
mon Dieu. Peut-être pourrons-nous aussi contribuer à te mettre au jour
dans les coeurs martyrisés des autres".