Peut-on comprendre "spirituellement" la promesse des "nouveaux cieux et de la nouvelle terre"?

prophète Esaïe, et Pierre ensuite, promettent "de nouveaux cieux et une nouvelle
terre". Faut-il y voir une destruction physique et inéluctable de notre planète
(qui interviendra dans quelques milliards d'années) ou y a-t-il une compréhension
plus "spirituelle" ? Ne peut-on y voir l'allusion qu'en acceptant l'Amour de Dieu,
le monde "ancien" dans lequel je vivais a été remplacé par un monde "nouveau"
où je vis ma relation à Dieu d'une manière quotidienne bien que je sois toujours
présent dans ce monde-ci pour faire Sa volonté ? Peut-on y voir aussi un monde différent
que nous connaîtrons lorsque nous serons appelés dans Sa gloire, à notre mort?

Merci de m'éclairer à ce sujet et bravo pour vos réponses apportées.
Bonjour Jean-Marc,


Je suis vraiment en plein accord avec ce que vous écrivez et avec votre interprétation
"spirituelle". En effet, quand il est question dans Esaïe ou dans l'Apocalypse
de "nouveaux cieux et de nouvelle terre", ce n'est pas une affirmation cosmologique,
encore moins scientifique, astronomique ou géologique. Il s'agit bien d'un renouvellement
spirituel.
Et, vous avez raison de le souligner, ce renouvellement n'est pas seulement
à attendre pour un futur à plus ou moins long terme (celui à très long terme
que prévoit la science, et auquel vous faites mention ou celui (à plus court
terme) que prédisent les sectes ou les mouvements apocalyptiques), mais ce renouvellement
est déjà à l'oeuvre maintenant, ici-bas dans notre vie quotidienne, lorsque
nous vivons dans l'Amour de Dieu et qu'ainsi le monde ancien de l'égoïsme a
disparu. C'est ce qu'on appelle en jargon théologique "l'eschatologie réalisée":
les choses dernières, le Royaume, est déjà une réalité présente de par notre
communion avec Christ. L'apôtre Paul exprime ainsi cette réalité: " Si quelqu’un
est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées;
voici, toutes choses sont devenues nouvelles." (2 Corinthiens 5, 17).
La deuxième partie de votre proposition (le monde d'après notre mort) est en
fait un simple développement de cette affirmation fondamentale: le monde nouveau,
c'est la communion avec le Christ, la participation à la vie divine, si nous
le vivons déjà ici et maintenant, nous sommes, comme le dit Jean, "déjà passé
de la mort à la vie", cette réalité nouvelle ne peut alors que s'épanouir lorsque
nous serons appelés dans Sa gloire (comme vous l'écrivez) à notre mort terrestre.
Alors, ces nouveaux cieux et cette nouvelle terre ne seront certainement pas une
réalité "physique" et matérielle, mais bien cette réalité spirituelle de vie
en communion avec Dieu, indescriptible (sinon par des images), car hors de notre
espace et de notre temps!
Merci de nous avoir fait part de vos réflexions!