Comment peut-on se préoccuper de son évolution spirituelle dans un monde matérialiste?
Il est vrai que nous sommes dans une société de consommation très matérialiste.
L'aspect matériel prend souvent le dessus, et l'argent (le fameux "Mammon")
de l'évangile se transforme en idole. Ceux qui en ont en veulent toujours davantage
et sont prêts à tous les sacrifices et toutes les compromissions pour la promotion
sociale, et ceux qui n'en ont pas sont rejetés, humiliés, et luttent pour la
"survie" (comme vous l'écrivez). Dans ces deux cas, la spiritualité risque d'être
totalement secondaire: pour les premiers, cela n'entre simplement pas dans leur
catégorie (ou alors la spiritualité devient une sorte de "gadget" pour devenir
plus performant!)...Pour les seconds, cela peut apparaître comme un luxe! Comment
se préoccuper de vie "spirituelle" si le minimum matériel n'est pas là?
Or, je crois que la vie spirituelle est une dimension fondamentale de l'être
humain, quelles que soient par ailleurs ses conditions matérielles. La spiritualité
est justement ce qui nous permet de reconnaître notre valeur infinie en tant
que personne, ce qui nous permet de ne pas nous "comparer" pour n'exister que
dans le regard d'autrui, ce qui nous permet une estime de nous-même indépendamment
de ce que nous pouvons faire et produire....Elle nous plonge dans le domaine
de l'être, alors que nous vivons si souvent dans celui de l'avoir ou du paraître.
En cela, la vie spirituelle est vraiment une nécessité, qui est certes en port-à-
faux avec l'ambiance matérialiste de notre époque, mais qui aussi montre les
limites et le vide de ce matérialisme.
Ne pas nous identifier avec ce que nous avons et possédons, trouver cet estime
de nous-même de par le regard bienveillant que Dieu porte sur notre personne,
inconditionnellement, cultiver les valeurs de respect d'autrui et de fraternité
à travers nos faiblesses partagées, voilà bien une libération, une désaliénation
qui concerne tout le monde.
J'espère avoir pu par ces mots vous aider dans votre démarche, si je suis à
côté de votre question, n'hésitez pas à la reformuler!