Le jugement, un tri entre les bons et les mauvais?

Chère Miel,
Je suis tout à fait en accord avec votre interprétation. Le thème du Jugement
et notamment du jugement dernier est en effet piégé. Les fresques de nos églises
nous montrent en effet souvent le Christ Juge avec sa balance pesant les âmes,
d'un côté, il y a la "masse de perdition" qui s'enfonce dans les enfers...de
l'autre les élus qui chantent les louanges de Dieu: l'humanité divisée en deux
catégories. Il est vrai que la parabole du jugement dernier de Matthieu 25 a
pu faire naître une telle imagerie, mais il ne faut pas oublier que c'est justement
une parabole, une histoire destinée à choquer et à étonner et non un traité
dogmatique sur le jugement, encore moins une "description".
L'étonnement provient du critère: nous serons jugés non pas selon notre perfection
morale, ni notre appartenance à l'Eglise, mais selon notre attitude vis à vis
des "plus petits de nos frères". L'autre source d'étonnement est dans la personne
du Juge: Celui qui est notre Juge est en effet Celui qui s'est proclamé "doux et
humble de coeur" et qui juste après cet ultime enseignement va entrer dans sa
Passion pour la guérison de toute l'humanité.
Paul va parler du "jugement par le Christ" comme une sorte de mise en lumière
des ressorts cachés de nos vies ou de "purification" par le feu. Autant d'images
qui disent, comme vous le proposez, que le jugement a lieu à travers notre personne,
comme un "tri" entre ce qui est contraire à l'amour et ce qui est vécu dans l'amour.
Si on l'interprète ainsi, on peut dire alors que ce "jugement dernier" qui fera
la pleine lumière sur nos vies, commence déjà maintenant, quand nous laissons
l'Esprit de Dieu nous travailler et nous reformer à son Image. C'est l'oeuvre
de toute notre vie, qui sera accomplie au-delà de nos vies, et vous avez raison
de dire que cela provoque la joie...et non la peur.
Il me semble que ces propos vont tout à fait dans le sens de ce que répondait
M. Gardiol à Tabita.