La spiritualité, terrain privilégié pour le dialogue oecuménique?

Il me semble que votre question aborde un élément fondamental, bien souvent
méconnu dans nos Eglises.
Nos dialogues oecuméniques se situent en effet le plus souvent à un niveau dogmatique
-et la plupart du temps, nous ne pouvons plus guère avancer dans ce domaine,
les spécialistes ayant fait le tour de la question et ayant repéré les blocages
et les impasses.
Mais, nous avons de la peine à dialoguer à un niveau plus spirituel (pas simplement
entre Eglises, ou entre religions différentes, mais simplement déjà entre croyants)
: "Qu'est-ce qui donne sens et cohérence à ma vie"? "Qu'est-ce qui me fait tenir
dans les épreuves?" "Qu'est-ce qui étanche ma soif de vie en plénitude"?...Voilà
des questions "spirituelles" au sens large qui mériteraient d'être discutées
dans un partage d'expériences...
Après, bien sûr, toute spiritualité se vit dans une communauté et une certaine
tradition (philosophique ou religieuse)...et nos "croyances" ou nos "convictions"
forgent aussi notre vie spirituelle, mais j'ai l'impression, comme vous le dites,
qu'en partant des réalités essentielles, nous pouvons remettre à leur juste place
les différences théologiques.
Le ton du dialogue serait en tout cas bien différent de ce qu'il est trop souvent
aujourd'hui.