Autorité ou pouvoir?

Samuel, qui croit que cette parole vient d’Eli. Eli n’est pas le père de Samuel
mais le prêtre officiant dans le Temple de Silo. La scène se reproduit trois
fois jusqu’à ce qu’Eli comprenne que Dieu s’adresse à Samuel. Par un conseil judicieux,
il permet alors à Samuel de connaître Dieu (v.7) et de découvrir sa vocation
(v.11).
La Parole de Dieu suit des chemins variés pour se faire entendre. Le plus souvent,
elle passe par des témoins. Il s’agit moins de reconnaître préalablement une
autorité terrestre que de saisir la venue de Dieu par ses témoins. Eli est comme
le doigt qui désigne Dieu à Samuel. Et Samuel a la sagesse de ne pas fixer son
regard sur le doigt!
En rapprochant l’histoire de Samuel de celle de l’homme quittant ses parents
pour s’attacher à sa femme, vous attirez notre attention sur la vraie dimension
de l’autorité. Il n’y a de véritable autorité que là où, en s’effaçant, elle
contribue à faire croître l’autre. Grâce à Eli, Samuel grandit dans la connaissance
de Dieu et pourra répondre à sa vocation. Grâce aux parents, les enfants grandissent
dans la liberté qui leur permettront un jour de fonder leur propre couple. Le
témoin fait son ¶uvre en aidant l’autre à grandir pour qu’un jour il puisse aller
son propre chemin.
La fin de votre question semble indiquer qu’il pourrait y avoir un conflit de
supériorité, une rivalité, entre l’amour conjugal et l’amour pour Dieu. Cela
m’a fait penser à cet homme qui disait à sa femme: mon amour pour le Christ
passera toujours avant toiŸ. Je ne peux pas croire que Dieu se pose en rival d’une
réalité, le couple, qu’il a inscrite dans sa création.
Et si, plutôt que de dire les choses en termes de supériorité, nous les disions
en termes de référence? L’autorité de Dieu est ultime. Non pour dévaloriser
ou relativiser ce que nous vivons, mais pour servir de référence à nos relations,
aux responsabilités que nous exerçons; pour les orienter, les fonder, les encourager au
besoin.