Participer ?

Participer ?

Rechercher dans 5076 réponses...

Suivez-nous !

Faut-il parler en langues?

14.07.2005 Thème : Spiritualité et prière Bookmark and Share
Réponse de : Michel CornuzMichel Cornuz
>Mon point de vue sur le fait de parler en langues s’est forgé au contact de
l’apôtre Paul, en particulier dans 1 Corinthiens 12 à 14. Paul y parle des dons
de l’Esprit, ces talents particuliers donnés à chaque croyant pour le bien de
tous (12,7). Au chap. 14, versets 1 à 25, Paul aborde de façon spécifique cette
question.
Je constate ceci. Quand Paul énumère les dons de l’Esprit (12,9-11 et 27-28),
il place chaque fois le fait de parler en langues en dernier, à la fin. Manifestement,
il privilégie les dons de la Parole prêchée et de l’enseignement.
Cette constatation se confirme au chap. 14,1-25, dont je vous recommande la
lecture.
Il y avait à Corinthe des croyants qui considéraient le fait de parler en langues
comme le nec plus ultra de la foi, la marque distinctive la plus haute du croyant.
Ils créaient ainsi des catégories de croyants et des divisions au sein de la
communauté.
Que leur dit Paul? Qu’il faut aspirer en priorité aux dons permettant de s’adresser
aux autres dans un langage intelligible. Celui qui parle en langues reste seul
avec Dieu. Celui qui parle un langage compréhensible édifie la communauté et
interpelle les non-croyants. Paul va jusqu’à dire: devant l’Eglise assemblée,
j’aime mieux dire cinq mots compréhensibles afin d’instruire les autres, que
de prononcer des milliers de mots en langues inconnues; 14,19.
Pour Paul priment les dons qui servent la vie de la communauté et son unité.
Ce n’est pas pour rien qu’au chap. 13, il place l’amour au dessus de tout, avec
la foi et l’espérance.
Paul ne conteste pas la présence du parler en langues, mais il fixe une priorité:
la construction et l’unité de la vie communautaire. A ses yeux, ce don n’est
pas le plus adéquat pour y parvenir. Qu’au moins les messages soient traduits,
mais même ainsi il place le parler en langues en retrait.
Je conteste le discours de ceux et celles qui prétendent que pour être un véritable
croyant, il faut parler en langues. Là existent les risques de conditionner
des assemblées pour parvenir à des manifestations extatiques. Mais je connais
aussi des croyants qui vivent cette expérience comme un élément de leur foi personnelle,
sans en faire la seule expression de leur foi.
Comme croyant et pasteur, je n’aspire pas à parler en langues, mais bien plutôt
à être capable de dire l’Evangile et actes et en paroles compréhensibles pour
les autres.



Aucun commentaire

  •