1 Jean 5,6-8, comment comprendre?

Pourriez-vous m’aider à mieux comprendre le sens de ce passage de l’Écriture
que je trouve un peu obscur, il s’agit de 1 Jn 5,6-8
(5 Qui est vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils
de Dieu?)
6 C'est lui qui est venu par l'eau et par le sang, Jésus Christ, non avec l'eau
seulement, mais avec l'eau et le sang; et c'est l'Esprit qui rend témoignage,
parce que l'Esprit est la vérité.
7 C'est qu'ils sont trois à rendre témoignage,
8 l'Esprit, l'eau et le sang, et ces trois convergent dans l'unique témoignage.
Merci pour votre réponse !
Bien cordialement,
Gaby
Les versets 6 à 12 sont un développement sur le Christ, suite au v. 5. Ils ne
s’attachent pas vraiment à la question de savoir qui est vainqueur du monde,
puisque la réponse est donnée, c’est celui qui croit que Jésus est le Fils
de Dieu Ÿ. Ces versets s’emploient à préciser qui est Jésus.
Jésus est venu par l’eau et par le sang, avec une insistance de la phrase sur
le sang. L’eau rappelle le baptême au début de la vie du Christ, son abaissement,
et le sang sa mort sur la croix. L’Esprit rend témoignage à un Christ abaissé,
qui va jusqu’au bout de l’amour en donnant sa vie.
Vaincre le monde, vivre selon d’autres références que celles du monde (possessions
matérielles, domination, compétition…), signifie croire en ce Jésus qui est
mort sur la croix. Il est possible que les lecteurs des épîtres de Jean aient
vécu dans un environnement qui tendait à négliger l’importance de la croix. Voir
aussi l’appel à aimer de 1 Jn 4, 7-13. L’Esprit, et Dieu lui-même plus encore
(vv. 9-12), rendent témoignage au Christ qui a été jusqu’au bout du don.
Au v. 7, l’insistance sur le témoignage rendu à trois, se réfère probablement
à l’ancienne coutume qui veut qu’il faut trois témoins pour valider un témoignage :
Deutéronome 19,15 ; Mt 18,16 ; Jn 8,17. L’Esprit révèle le sens de la venue
de Jésus.
La mention de l’eau et du sang peuvent faire penser aux sacrements du baptême
et de la cène. Le passage dirait alors que Jésus est venu apporter les sacrements.
Il ne faut pas sauter Ÿ d’emblée sur cette interprétation. Le texte rappelle
avant tout que le Christ est celui qui a donné sa vie et que la foi ne saurait
faire l’économie de la croix.
Maintenant il est clair que la conjonction de l’eau et du sang rappellent Jean
19,34, quand les soldats percent le côté de Jésus. L’interprétation classique
admet que ce verset signifie que le baptême et la cène trouvent leur origine
dans la personne du Christ. Une réminiscence de passage dans notre texte n’est
pas impossible, mais pas première.