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Votre questionJeûne et pélerinages = incompatibles avec le protestantisme.
Quelle place y a t-il dans les Eglises réformées pour le jeune? Il me semble qu'il est moins important que dans les Eglises orthodoxes et catholiques. Y aurait il des moments particuliers pour jeuner? Lors de quelles fêtes? Les protestants reconnaissent-ils l'importance des pélerinages ( par ex celui de Jérusalem à pieds) ou cela a-t-il été abandonné? Peut-on être réformé est accordé bcp d'importance à ces deux aspects du Christianisme? Merci beaucoup
Réponse de : 
Michel Cornuz
Michel Cornuz
Bonjour Jojo.
Jeûne et pélerinages sont des pratiques périphériques dans la piété protestante.
Chez les réformés, le carême alimentaire, ritualisé n'existe pas. Les pélerinages
provoquent des réactions cutanées violentes chez les protestants de tous poils
(;-)
Cette suspission tient au contexte de la Réforme où les techniques de préparation
à la grâce de Dieu donnaient des résultats inquiétants (commerce des indulgences
: paradoxe de la grâce qui fait l'objet d'une tarification) Le caractère scandaleux
de ces pratiques qui permettaient d'acheter le pardon de Dieu a été une chance
pour Luther et les réformateurs : ils ont compris à quel point rien ne peut
nous sauver chez nous en dehors de la confiance en cette grâce inconditionnelle
de Dieu. "La grâce seule, la foi seule, les Ecritures seules", voilà ce qui va
orienter la piété d'un protestant type.
Les Ecritures mentionnent la pratique du jeûne, mais elle est communautaire
et signe de repentance, de retour à Dieu ( 2 Chronique 20, 3,; Néhémie 9,1;Jonas
3,5...) Esaïe 58 est un texte décisif : c'est subversif! le jeûne a pour objet
la libération de tout homme (maître comme esclave!) et la modification radicale
des relations de possession, de domination, de dévoration de l'autre... par
peur de manquer.
Jésus l'a en tête lorsqu'il évoque le jeûne dans Matthieu 17,21 et il montre
combien la pratique rituelle du jeûne en soi est insuffisante au salut si elle
ne commence pas par libérer celui qui a peur de manquer ou qui n'a pas confiance
en l'amour inconditionnel de Dieu.
Pour ce qui relève des pélerinages : c'est là aussi une pratique attestée dans
l'Ancien Testament. Elle est annuelle, a Jérusalem pour objet. Mais à partir
de la résurrection de Jésus, plus de lieu de dévotion car le corps de Jésus
de Nazareth n'y est plus. Il est vivant... il vous précède en Galilée et là où
les premiers témoins sont envoyés.
S'il y avait un lieu de rassemblement, ce serait la Parole lue en communauté
et intériorisée. Autant dire qu'il n'est plus besoin de se déplacer mais il
faut se laisser déplacer intérieurement: bouger, quitter ses sécurités pour
suivre le Christ.
On peut jeûner bien sûr, des communautés protestantes évangéliques le font quand
il y a un sujet de préoccupation et donc de confiance. Et on peut se déplacer
comme des nomades (ce que nous sommes sur cette terre) mais seule compte le
Chemin. La destination ne correspond à aucun lieu repérable sur une carte. Et le Royaume
vient à nous.
Jeûne et pélerinages sont des pratiques périphériques dans la piété protestante.
Chez les réformés, le carême alimentaire, ritualisé n'existe pas. Les pélerinages
provoquent des réactions cutanées violentes chez les protestants de tous poils
(;-)
Cette suspission tient au contexte de la Réforme où les techniques de préparation
à la grâce de Dieu donnaient des résultats inquiétants (commerce des indulgences
: paradoxe de la grâce qui fait l'objet d'une tarification) Le caractère scandaleux
de ces pratiques qui permettaient d'acheter le pardon de Dieu a été une chance
pour Luther et les réformateurs : ils ont compris à quel point rien ne peut
nous sauver chez nous en dehors de la confiance en cette grâce inconditionnelle
de Dieu. "La grâce seule, la foi seule, les Ecritures seules", voilà ce qui va
orienter la piété d'un protestant type.
Les Ecritures mentionnent la pratique du jeûne, mais elle est communautaire
et signe de repentance, de retour à Dieu ( 2 Chronique 20, 3,; Néhémie 9,1;Jonas
3,5...) Esaïe 58 est un texte décisif : c'est subversif! le jeûne a pour objet
la libération de tout homme (maître comme esclave!) et la modification radicale
des relations de possession, de domination, de dévoration de l'autre... par
peur de manquer.
Jésus l'a en tête lorsqu'il évoque le jeûne dans Matthieu 17,21 et il montre
combien la pratique rituelle du jeûne en soi est insuffisante au salut si elle
ne commence pas par libérer celui qui a peur de manquer ou qui n'a pas confiance
en l'amour inconditionnel de Dieu.
Pour ce qui relève des pélerinages : c'est là aussi une pratique attestée dans
l'Ancien Testament. Elle est annuelle, a Jérusalem pour objet. Mais à partir
de la résurrection de Jésus, plus de lieu de dévotion car le corps de Jésus
de Nazareth n'y est plus. Il est vivant... il vous précède en Galilée et là où
les premiers témoins sont envoyés.
S'il y avait un lieu de rassemblement, ce serait la Parole lue en communauté
et intériorisée. Autant dire qu'il n'est plus besoin de se déplacer mais il
faut se laisser déplacer intérieurement: bouger, quitter ses sécurités pour
suivre le Christ.
On peut jeûner bien sûr, des communautés protestantes évangéliques le font quand
il y a un sujet de préoccupation et donc de confiance. Et on peut se déplacer
comme des nomades (ce que nous sommes sur cette terre) mais seule compte le
Chemin. La destination ne correspond à aucun lieu repérable sur une carte. Et le Royaume
vient à nous.