La mendicité, comment réagir ?

Vous soulevez ici une question bien complexe. Bien évidemment, n'étant pas à
la place de Jésus, il m'est impossible de vous dire ce qu'il ferait à votre
place. Je peux cependant essayer d'exprimer quelques éléments de réflexion qui
me viennent à l'esprit.
La lecture attentive du second Testament met en évidence un souci constant pour
Jésus, de redonner sa pleine dignité d'enfant de Dieu à chaque personne qui
l'aurait perdue, de restaurer des relations vivantes entre les humains lorsqu'elles
sont devenues mortifères. Jésus voulait que la Vie circule...
À partir de cette grille de lecture, nous pouvons nous demander lorsque nous
sommes confrontés à la mendicité dans la rue, de quelle manière la Vie peut
circuler en glissant une pièce de monnaie dans la main d'un mendiant. Donner
ou non, comment agir de manière à ce que nos actes ne se retournent pas contre
l'intérêt de la personne qui nous fait face ? Il ne suffit certainement pas
de donner une pièce de monnaie pour alléger notre conscience, encore faut-il
respecter la dignité de l'enfant ou de la personne handicapée qui tend la main! Comment
agir de manière à ce qu'un équilibre relationnel s'établisse entre le donner
et le prendre, de manière à ce que l'échange réel soit possible ? Est-ce que
le fait de donner cautionne indirectement l'idée que plutôt que d'aller à l'école,
il est plus profitable de mendier ? L'enfant ne risque-t-il pas dans un second
temps d'être violenté par d'autres personnes dans la rue, envieuses de ce qu'il
vient de recevoir ?...........
Vous m'avez posé une question et je vous réponds par d'autres questions...
Je pense qu'il n'y a pas de réponse toute faite à votre question et que chacun
doit juger en situation, au cas par cas, de quelle manière aider au mieux une
personne qui nous sollicite. Et dans bien des cas, nous devons reconnaître humblement
notre impuissance à lui venir en aide ou à éradiquer cette intolérable misère. Alors,
à défaut de pouvoir aider concrètement une personne, nous avons pour le moins
la responsabilité d'orienter notre action de manière à ne pas lui nuire.